Deux semaines après le début de l'opération pour reprendre Mossoul, les unités d'élite irakiennes ont continué à avancer dans cette ville, la deuxième dans le nord du pays. Selon certaines sources, les forces irakiennes étaient hier à cinq ou six kilomètres de Mossoul. Le général Abdelghani al-Assadi a insisté sur la nécessité de joindre les efforts des forces dans d'autres fronts pour lancer un assaut coordonné sur Mossoul. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de Mossoul, mais sur le front sud les forces fédérales ont encore du chemin à parcourir avant d'atteindre sa banlieue. L'émissaire américain auprès de la coalition, Brett McGurk, a, pour sa part, souligné que des progrès ont été réalisés. « Certains sont même en avance sur le calendrier », a-t-il déclaré. Les forces militaires présentes sur les lieux s'attendent à une bataille violente et difficile. « Notre mission est d'empêcher la fuite du groupe terroriste Daech vers la Syrie et d'isoler totalement Mossoul de la Syrie », indique-t-on. La Turquie, en dépit de l'opposition du gouvernement irakien, semble de plus en plus impliquée dans cet assaut. Elle a même averti qu'elle pourrait lancer une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour éliminer toute menace contre ses intérêts. Réunis à Paris, les ministres de la Défense de 13 pays de la coalition, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l'Australie, ont appelé à la vigilance face au retour des combattants étrangers de Daech dans leurs pays d'origine, ou face à ceux qui seraient tentés de se replier à Raqqa, le fief du groupe en Syrie. Isoler Raqqa Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a annoncé, à l'occasion, le début des préparatifs pour isoler Raqqa, simultanément à l'offensive en cours sur Mossoul. Son homologue français Jean-Yves Le Drian a évoqué la concomitance des opérations prévues en Irak et en Syrie, sans pour autant s'engager sur un calendrier précis. Il y aurait 3.000 à 4.000 combattants de Daech à Raqqa en plus des 6.000 dans la ville de Mossoul. Mais de l'avis de certains observateurs, la situation militaire est encore plus complexe en Syrie qu'en Irak avec un territoire extrêmement morcelé et l'implication de multiples acteurs syriens et internationaux. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait un parallèle entre l'offensive sur Mossoul et celle menée par le régime syrien et la Russie à Alep, très critiquée par les Occidentaux. « Hier, j'ai demandé à John Kerry au téléphone : qu'est-ce qui se passe à Mossoul ? Ils préparent une opération pour libérer cette ville des terroristes. A Alep aussi, il faut libérer la ville des terroristes », a déclaré Lavrov. Sur le terrain, le gouvernement irakien a enregistré mardi le plus grand nombre de personnes déplacées sur une journée depuis le début de l'offensive avec plus de 3.300 prises en charge. Selon l'ONU, 8.940 personnes ont été déplacées depuis le début le 17 octobre de l'offensive.