La fête fut gâchée jeudi dernier au stade du 1er-Novembre de Batna où devait se dérouler le choc de la 17e journée entre le leader de la ligue 2 le CSC et son poursuivant direct le MSPB. C'est en effet suite à l'envahissement du terrain de dizaines de supporters des deux camps une demi-heure avant le début de la rencontre, accompagné par de violents affrontements qui ont fait plusieurs blessés dont des policiers, que l'arbitre M. Zerouki décida de ne pas faire jouer le match considérant que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies. Et en attendant la publication du rapport détaillé de l'arbitre ces jours-ci, les dirigeants des deux clubs ont immédiatement réagi et échangé les accusations, chacun rejette la responsabilité à l'autre. Ainsi, par le biais de la presse sportive, le président du MSPB M. Nazar et son coach Mouassa n'ont pas hésité à accuser les Sanafirs d'être à l'origine de toute cette pagaille. Joint par téléphone, le président de la section football M. Zedam nous a confirmé ces propos : «C'est la première fois que nous vivons cette situation chez nous. Nous n'avons jamais eu de problèmes auparavant avec le CSC ni aucun autre club, mais je dis qu'il y a un rapport de la sécurité nationale sur les supporters du CSC qui ont saccagé des édifices publics et agressé des personnes au centre ville de Batna, il y a également des vidéos et des images de l'intérieur du stade qui les montrent en train d'agresser des gens à la tribune officielle. Le stade du 1er Novembre est le plus sécurisé d'Algérie et notre public a reçu dernièrement la récompense du public le plus fair-play du pays». Concernant la responsabilité des dirigeants du CSC, M. Zedam nous affirme que ces derniers pouvaient éviter à leurs supporters de faire le déplacement alors qu'ils n'avaient pas de billets : «J'ai contacté M. Boulahbib une semaine avant le match pour qu'il règle le quota des billets d'entrée de ses supporters, nous étions prêts à lui fournir le nombre qu'il souhaitait mais il a refusé notre proposition et il m'a clairement dit que ses supporters devaient se débrouiller sur place le jour du match. Résultat : alors que le stade était déjà plein, car il y avait plus de 12000 personnes, les supportes du CSC qui étaient nombreux s'entassaient les uns sur les autres. Les violences étaient inévitables». Le dirigeant mouloudéen dénonce aussi la décision de l'arbitre qui a refusé de faire jouer la rencontre : «C'est une décision préméditée par je ne sais qui du moment que la coordination de la sécurité du stade a donné son feu vert pour que le match soit joué. Le plus beau c'est que cet arbitre a insulté le fils d'un grand chahid de la région qui l'a rencontré aux vestiaires pour le convaincre de faire jouer la rencontre». De leur côté, les Clubistes rejettent les accusations des Batnéens, loin d'être satisfaits du sort de cette rencontre, ils estiment tout de même qu'en l'absence de sécurité à l'intérieur du stade, le match ne pouvait avoir lieu, comme nous l'explique le président du CSC M. Fersadou. «Il n'y avait pas assez de policiers et dans de telles conditions, je crois que l'arbitre a pris une sage décision». Commentant les déclarations des dirigeants du MSPB, M. Fersadou se défend : «Ils ont tout faux et ce qui se dit est très grave. On accuse nos supporters d'être des casseurs, alors que par exemple lorsque nous avons joué face au CAB à Batna, nos supporters se sont déplacés en masse et il n'y avait aucun incident. Ce qu'on reproche aux Sanafirs c'est d'être nombreux. Souvenez-vous du match allé à Constantine, les supporters du MSPB sont venus et ont été bien accueillis. Ils voulaient faire jouer le match uniquement parce qu'ils craignaient les débordements entre leurs supporters et la police et de toute façon l'arbitre a décidé de reporter le match. Maintenant, nous attendons le rapport de ce dernier et à ce qu'il parait, il a mentionné le manque de sécurité à l'intérieur du stade». La décision de la ligue nationale sera cruciale pour le MSPB qui aura besoin des trois points de ce match puisqu'il perd six places au classement tandis que le CSC occupe toujours la première place avec cinq points d'avance sur le deuxième, ce qui est sûr par contre, c'est qu'à l'issue de ces événements, les relations entre les deux clubs vont se ternir davantage.