La Direction de distribution de Tipasa, relevant de la SDC-SPA (Société de distribution de l'électricité et du gaz du Centre), passe à l'acte et procède à une campagne de coupures de courant aux grands abonnés de la wilaya, notamment certaines APC, qui n'ont pas procédé au payement de leurs dettes correspondant aux factures impayées d'électricité et de gaz. Sans citer les communes concernées, Louzi Hamid, directeur de distribution de l'électricité et du gaz de Tipasa, invité jeudi dernier de la radio locale, a évoqué le nombre de cinq à six APC de la wilaya auxquelles l'électricité a été coupée. « Sur les 28 communes que compte notre wilaya, environ le tiers seulement honore, de manière régulière, ses factures. Nous détenons des créances sur les deux-tiers restants. Certes, nous sommes une entreprise commerciale mais avant tout, citoyenne. Par voie de conséquence, nous avons ouvert toutes les voies de compromis possibles afin que les APC évitent bien des désagréments suite à cette situation », explique-t-il. En plus clair, la Direction de distribution de Tipasa a proposé des échéanciers à leurs clients afin de recouvrer ses créances détenues auprès de ses grands abonnés, des créances estimées à quelque 70 milliards. « Notre proposition est avantageuse. Après le paiement d'une partie de la dette, le reste sera échelonné sur une période suivant un calendrier bien précis et selon l'engagement pris », révèle-t-il. En plus de cette catégorie de clients, la Direction de distribution de Tipasa qui détient également près de 67 milliards de centimes de créances sur les abonnés ordinaires a mis en place quasiment la même stratégie. « Ces créances ne datent pas d'hier. C'est un cumul qui s'étale sur une longue période. Il est temps d'assainir la situation », estime le même responsable. Et d'ajouter : « A titre d'exemple, il y a un abonné qui sur dix ans n'a pas payé un centime de sa consommation. Résultat, ses factures impayées avoisinent les 92 millions de centimes ». Pour redresser la situation et réduire le montant des factures impayées, la direction en question a procédé à la formation des équipes chargées de la relève des compteurs. « En plus de la relève et de la coupure de l'électricité aux abonnés n'ayant pas honoré leur facture, nos équipes techniques sont également chargées de détecter toute anomalie », confie-t-il. « Tous les compteurs installés à l'intérieur des maisons seront automatiquement déplacés à l'extérieur, de sorte qu'ils soient accessibles à nos agents releveurs. Ainsi, même si l'abonné est absent, notre agent pourra accomplir aisément sa mission ». Si le déplacement des compteurs est bénéfique sur le plan fonctionnel, il l'est aussi lorsqu'il s'agit de vérifier la bonne marche de l'appareil. « La plus grande proportion du taux de perte d'énergie électrique est due à la fraude et à la manipulation des compteurs. Pour réduire ce phénomène nuisible, nous avons mis en place certaines précautions », souligne Louzi Hamid. Parmi ces mesures, il cite l'installation de compteurs collectifs au niveau de chaque poste de distribution. « Ainsi, on détectera facilement et rapidement s'il y a fraude ou non. Cela nous permettra de localiser l'anomalie en procédant tout simplement à la comparaison des deux mesures de consommation. Ainsi l'abonné fraudeur est rapidement identifié », précise-t-il. Par la même occasion, l'invité de la radio de Tipasa fera savoir que le volume des taux de pertes mensuelles est équivalent à un mois de salaire de tous les employés de la direction à Tipasa. Soit un total de 2,5 milliards de centimes. « Le taux de perte en termes d'énergie électrique dépasse les 30%. C'est un pourcentage élevé par rapport à la moyenne enregistrée au niveau de toute la SDC qui couvre 15 wilayas. Notre objectif est de ramener le plus rapidement possible ce taux à 12%. Pour ce faire, nous avons tracé toute une stratégie pour lutter contre la fraude et le branchement direct sur réseau sans procéder à l'installation de compteurs », prévoit-il.