Les assurances du ministre des Finances quant à la capacité de l'Algérie à contenir le déficit budgétaire viennent à point nommé. Le projet de loi de finances pour 2017 comporte des dispositions allant dans le sens d'une utilisation rationnelle des deniers publics, parallèlement à un meilleur recouvrement de l'impôt. En tablant sur une stabilisation des dépenses publiques sur les trois prochaines années, le gouvernement n'entend nullement sacrifier les couches défavorisées. Les précisions de Baba Ammi, à ce sujet, ont le mérite d'être claires et d'aller à contresens des prévisions alarmistes en vogue en ce moment. Pour le premier argentier du pays, la politique sociale du gouvernement ne sera pas touchée par les réajustements indispensables. Les projets en cours de réalisation seront menés à terme. Et c'est parce que ces derniers accusent des retards que le gouvernement ne compte pas en lancer d'autres. Autre précision de taille : l'Etat continuera à assumer son rôle social en subventionnant les produits de première nécessité, tout en sauvegardant les dotations jusque-là réservées à l'éducation, la santé et les dispositifs d'emploi de jeunes. Et l'augmentation de la TVA, qui devrait connaître une augmentation à compter de 2017, ne concerne pas les produits de base. Seulement, le ministre fera savoir qu'une réflexion est en cours en vue de mettre en place une politique de subventions ciblée. Car il n'est pas normal que les subventions, qui coûtent cher à l'Etat, bénéficient à ceux qui ne sont pas dans le besoin. Il y a lieu de mentionner que dans d'autres pays qui ont dû recourir à des coupes budgétaires, les conséquences étaient terribles : licenciements, hausse du taux de chômage, arrêt des projets publics. L'Algérie échappe à ce scénario et maintient sa politique sociale. Mais cette dernière a un coût et il faudra trouver de nouvelles ressources pour continuer à alimenter le Fonds de régulation des recettes. C'est, donc, à travers la maîtrise des dépenses publiques et l'augmentation de la fiscalité ordinaire que le gouvernement compte rétablir les équilibres budgétaires. L'Algérie, qui a réussi jusque-là à résister au choc financier, devrait fournir davantage d'efforts en vue de gérer au mieux ses finances et surtout de mettre en place le nouveau modèle de croissance économique, seul à même de créer de la richesse et de l'emploi.