150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis 2004 Sanaa tend, pour la seconde fois en deux semaines, une main de paix aux zaidistes, la minorité chiite vivant dans le Nord-Ouest du Yémen et représentant quelque 30% de la population. Cette offre a été décidée, selon un communiqué du gouvernement à l'occasion de l'Aïd el Fitr et «en réponse aux appels des habitants de la province de Saada», le lieu où se déroulent les combats depuis le 11 août dernier et des organismes étrangers qui souhaitent porter assistance aux habitants et aux déplacés. Conditions posées par le ministère de la Défense qui souhaite consolider le cessez-le-feu dont il ne précise pas la durée et mettre fin à l'effusion de sang : l'acceptation par les rebelles des conditions déjà posées par le gouvernement pour mettre fin à son offensive. C'est-à-dire le respect du cessez-le-feu, l'ouverture des routes, l'évacuation de leurs positions et la libération des détenus civils et militaires. «Nous sommes prêts à les examiner», affirme dans une déclaration à Al Djazira, Mohamad Abdelsalam, le porte-parole du chef rebelle Abdelmalek Al-Houthi. «La rébellion a fait savoir aux autorités qu'elle reviendra à la situation d'avant, avec l'ouverture des routes, l'évacuation de ses positions, le retour des autorités locales et qu'elle ne souhaite pas garder les détenus», explique-t-il sans reprocher au gouvernement l'abandon des tribus du nord et le rapprochement avec l'Arabie Saoudite, la rivale de l'Iran. Selon les organismes humanitaires internationaux, les bombardements de l'aviation tuent chaque jour des civils (plus de 80, dont des femmes et des enfants, ont été tués mercredi dans un raid aérien de l'armée sur un camp improvisé de déplacés dans la province d'Omrane, à 120 km au nord de Sanaa). Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU appelle à la cessation immédiate des combats et Navathenem Pillay, la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, qui appelle à l'arrêt de la «mort» des civils, réclame depuis peu l'ouverture «au plus vite» d'un couloir humanitaire sécurisé ouvrant un accès aux milliers de déplacés de Saada, pris au piège par les combats. Selon l'ONU, quelque 150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis 2004, dont 35.000 depuis le 11 août dans la région de Saâda.