Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'apprête à ouvrir deux nouveaux camps de réfugiés pour accueillir les milliers de personnes qui fuient les combats dans le nord du Yémen, a-t-il annoncé hier. « Un nouveau camp près de Hajja, à 130 km au sud-ouest de la ville de Saada (...) accueillera vendredi les 200 premières familles » de déplacés, a précisé le porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, au cours d'un point de presse. Ce centre a une capacité d'accueil de 500 familles, soit 3500 personnes ; il est destiné à pallier le manque de places dans les camps actuels, saturés, alors que 35 000 personnes ont été contraintes de fuir leur maison ces deux dernières semaines en raison d'une escalade de la violence entre les rebelles chiites et l'armée autour de la ville de Saada (nord-ouest). Les organisations humanitaires estiment à 119 000 le nombre de déplacés vivant dans cette région depuis 2004. « Ce chiffre pourrait atteindre 150 000 si l'on prend en compte les personnes fuyant les combats dans la région d'Amran (nord de Sanaa) », a prévenu la porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-rouge yéménite se sont également inquiétés de l'état de saturation des camps qu'ils gèrent et « qui ont atteint leurs limites ». La situation est aussi difficile à Saada qu'à Amran, explique le CICR dans un communiqué. Un autre camp géré par le HCR, destiné à 500 familles, doit être « prêt d'ici une semaine » dans la région de Amran, a précisé le porte-parole de l'organe onusien. Les agences onusiennes comme le CICR ont une nouvelle fois déploré, hier, les problèmes d'accès aux personnes en difficulté. « Le ministre des Affaires étrangères du Yémen a indiqué que le gouvernement envisageait la mise en place d'un couloir humanitaire », a précisé Mme Byrs. Les rebelles chiites rejettent le régime actuel et appellent au rétablissement de l'imamat zaïdite, un régime monarchique renversé par un coup d'Etat militaire en 1962, année où la République a été proclamée.