Dans un entretien accordé à l'APS à la veille de la commémoration du 62e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, Zitouni a relevé que les relations entre l'Algérie et la France « s'orientaient après plus de cinquante ans d'indépendance, vers l'ouverture d'un nouveau chapitre basé sur la réciprocité, la coopération et les intérêts mutuels pour la réalisation des aspirations des générations à un avenir meilleur ». Concernant le travail des commissions mises en place lors de sa récente visite en France pour la prise en charge d'un certain nombre de dossiers en suspens, notamment la récupération des archives, les disparus durant la guerre de Libération et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sahara algérien, le ministre a fait savoir que les entretiens politiques se poursuivaient entre les deux parties dans le cadre de la Grande commission gouvernementale mixte algéro-française. S'agissant de la question des archives nationales que la France refuse de restituer à l'Algérie, Zitouni a indiqué que les pourparlers avec la partie française se poursuivaient au niveau des commissions techniques, estimant que « même si la démarche semble lente, elle s'oriente résolument vers une solution satisfaisante pour la partie algérienne ». Pour le ministre, l'intérêt accordé aux archives nationales détenues par la France ne doit pas occulter les nombreux témoignages crédibles que recèle notre pays et qui sont tout aussi importants que les documents d'archives classiques, allusion à ceux qui ont vécu cette période. Des témoignages qui « constituent une matière historique que le secteur s'emploie à recueillir en mobilisant tous les moyens matériels et humains disponibles », a-t-il indiqué. Dans cette même optique, le secteur œuvre à la conservation et à la réhabilitation des sites historiques tels que les cimetières des chouhada, les monuments historiques, les centres de torture, a dit le ministre. Des « témoignages probants de la grandeur de notre glorieuse Révolution et l'ampleur des souffrances et des sacrifices de notre peuple pour s'affranchir d'un colonisateur qui s'est autorisé toutes les pratiques (...) qui ne peuvent être qualifiées que de crimes contre l'humanité », a précisé le ministre. Concernant les démarches de l'Algérie pour la récupération des crânes de résistants algériens que la France conserve encore dans l'un des ses musés, Zitouni a indiqué que la détermination du peuple algérien à récupérer les ossements de ses chouhada « procède de sa conviction que la dignité humaine est sacrée et doit être respectée même pour les morts et que rien ne justifie, ni moralement ni idéologiquement, que ces ossements soient laissés dans la situation déplorable actuelle », relevant que les efforts « se poursuivent » pour leur récupération. Abordant le recours de la France à la propagation de concepts erronés en qualifiant de terroristes les opérations menées par les moudjahidine durant la guerre de Libération, le ministre s'est référé au message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée nationale de la presse, rendant hommage aux moudjahidine et moudjahidate que « le colonisateur qualifiait à l'époque de terroristes. Les moudjahidate que des voix haineuses avaient osé taxer de terroristes ». Par ailleurs, le ministre a abordé le travail en cours avec le ministère de l'Education en matière d'enseignement de l'histoire nationale, précisant que le ministère des Moudjahidine n'écrivait pas l'histoire, et que sa tâche consistait à mettre la matière historique à la disposition des historiens et des spécialistes et à encourager l'écriture de l'histoire et sa transmission aux générations.