Fatiha Bourouina, notre consœur, a présenté et dédicacé, hier, au SILA, son livre édité par la maison « Sarah ». Il porte le titre de « Des correspondants étrangers ou projets d'espions : les médias étrangers et le pouvoir, d'Ahmed Ben Bella à Abdelaziz Bouteflika ». Elle a expliqué qu'elle voulait à travers cet ouvrage, établir un constat de la situation des correspondants de la presse étrangère dans notre pays. Le choix de ce thème est « motivé par le manque de documentation conséquente, voire inexistante, qui traite de cet aspect », nous a-t-elle expliqué. Dans son ouvrage, Fatiha Bourouina a mis en exergue le recours à « la clandestinité » d'un nombre non négligeable de correspondants des médias étrangers en Algérie, particulièrement ceux de nationalité algérienne. En revanche, les correspondants étrangers en Algérie sont mieux considérés. « A chaque fois que certains dirigeants du pays veulent passer leurs messages, ils ont recours aux médias étrangers », nous a-t-elle confié. La plupart des correspondants de médias étrangers travaillent en étroite collaboration avec les représentations diplomatiques de leurs pays et jouent le plus souvent le rôle de facilitateur entre celles-ci et les pouvoirs publics, ce qui fait d'eux des maillons importants en matière de communication », écrit-elle. L'auteure plaide pour l'amélioration des conditions de travail des correspondants algériens. Selon elle, « ils constituent un investissement intéressant et leur rôle ne pourrait qu'être bénéfique pour redorer le blason de l'image de notre pays dans les médias étrangers tous canaux confondus ». Le nombre de correspondants par rapport aux journalistes de la presse nationale est minime. « Cela n'a pas permis de constituer un pôle qui organiserait cette fonction, et de là vient le peu d'intérêt que leur accordent les autorités algériennes », a-t-elle regretté. Le livre a tenté également de soulever les contraintes que subissent ces correspondants. « Ils possèdent certes des cartes de presse et sont accrédités par le ministère de la Communication mais ils sont menacés à tout moment par le retrait de l'agrément », note-t-elle. Tout un chapitre a été par ailleurs consacré au rôle du correspondant de la presse étrangère durant la décennie noire en Algérie. Travaillant dans des quotidiens, agences de presse, des sites, ils se sont exprimés, dans des questionnaires, sur les conditions de leur travail, dans un pays en transition politique, en plus de sa situation sécuritaire pendant une décennie. Le livre a publié sur une cartographie des correspondants de la presse étrangère en Algérie. Il est à signaler qu'il s'agit du deuxième ouvrage de l'auteure qui a déjà publié un roman intitulé « El Hajala » (la veuve). L'œuvre de fiction traitait la situation de cette catégorie et de ses contraintes dans notre société.