Le consommateur n'a pas ressenti l'impact du recul des prix à l'importation par l'Algérie des produits alimentaires enregistré durant les premiers sept mois de l'année en cours, d'après l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce). « Nous constatons ces dernières années que les prix en Algérie des produits alimentaires importés vont en crescendo, sans jamais reculer, et ce, même si leurs prix baissent sur le marché mondial », constate le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Idem, selon lui, pour les produits fabriqués localement, mais dont la matière première est importée. « Durant les 7 premiers mois de l'année en cours, il y a eu une baisse des prix des produits de première nécessité que nous importons. Les légumes secs, entre autres. Mais les prix de ces produits sur le marché interne sont restés les mêmes. Pis, les prix de certains produits connaissent même une hausse ces derniers temps, le café notamment », souligne-t-il. A propos du café non torréfié, il signale qu'il est anormal que son prix augmente sur le marché national, alors qu'il a baissé de plus de 11% sur le marché mondial. « Plusieurs marques de café ont augmenté leurs prix d'une façon injustifiée. C'est à se demander quel est le rôle du Conseil de la concurrence », note-t-il en se demandant qui fixe en Algérie les prix de ces produits alimentaires et sur quelle base. Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCAA), Hadj Tahar Boulenouar, indique, à ce propos, que ce sont les importateurs qui déterminent les prix. « Les importateurs fixent les prix en fonction des tarifs pratiqués sur le marché national. Ceci dit, il est vrai que quand les prix sont en hausse sur le marché mondial, les importateurs augmentent aussi leurs prix mais qu'en cas de baisse, ils maintiennent les mêmes prix sur le marché national », assure-t-il, signalant que le monopole qu'ils exercent sur le marché leur permet d'agir en toute liberté. Boulenouar affirme, toutefois, que ce ne sont pas tous les importateurs qui agissent de la sorte. Seulement, selon lui, en raison de la dépréciation du dinar, ces importateurs ne baissent pas leurs prix pour pouvoir rentrer dans leurs frais. « Avec la dépréciation du dinar, la baisse des prix de certains produits alimentaires sur le marché international ne fait pas la différence pour nous. Que les prix soient en hausse ou en baisse, nous payons toujours cher ce que nous consommons à cause de la dépréciation du dinar », dit-il. Le représentant de l'ANCAA assure, toujours dans ce contexte, que les commerçants de détail fixent leurs prix en fonction des tarifs décidés par les importateurs. Et si une sensibilisation par rapport aux prix devrait être faite, selon lui, elle devra s'effectuer au niveau des importateurs et non des commerçants. Le président de l'Apoce, quant à lui, appelle les pouvoirs publics à intervenir pour réguler les prix et assurer une certaine stabilité du pouvoir d'achat des citoyens. « Les pouvoirs publics doivent rappeler les opérateurs économiques à l'ordre en matière de prix pour ne pas pénaliser les consommateurs », estime-t-il.