Les commerçants semblent anticiper sur la loi de finances. Les produits de large consommation ont enregistré une hausse sensible de 15% ces derniers jours. Fruits et légumes, viandes, produits électroménagers ont enregistré une hausse subite et inopinée des prix. Le consommateur accuse les commerçants, alors que ces derniers, prétextent que les augmentations de taxes et autres imposées par la loi de finances 2016 et celles prévues dans la cadre du PLF 2017, (une augmentation de l'impôt touchant directement le citoyen, dont la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), pour se justifier. Le texte en question a été présenté lundi dernier, par le ministre des Finances Hadji Baba Ammi, devant la commission des Finances et du Budget à l'Assemblée populaire nationale (APN). Cela n'a pas empêché les commerçants d'anticiper pour renchérir. Après avoir décidé d'augmenter la tarification des produits, au nom de la liberté des prix, imposée par l'économie de marché libre, détaillants et grossistes fixent les tarifs de leurs produits. Des prix souvent exorbitants faisant fi du pouvoir d'achat des consommateurs. De plus, le citoyen se retrouve seul face à cette hausse faramineuse des prix, alors que les commissions de contrôle sont absentes. Le ministère du Commerce s'en défend, et renvoie la balle à la loi du marché (l'offre et la demande). Hadj Tahar Boulanouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) a admis que «les produits de large consommation ont connu une forte augmentation estimée entre 15% et 20%, dernièrement». Boulanouar a expliqué que «la dépréciation de la valeur du dinar, la perturbation de l'offre et de la demande et le manque de produits algériens sur le marché sont les facteurs alimentant ces hausses. Le Président de l'Anca a appelé à accélérer les mesures susceptibles de contrôler le marché parallèle et la surfacturation en matière d'importations. Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a révélé que «d'autres augmentations seront enregistrées au cours du dernier trimestre de l'année». «Les prix des produits et les tarifs de transport vont augmenter» a-t-il assuré, pointant du doigt «les commerçants» qui anticipent les évènements, et relèvent les prix avant l'entrée en vigueur de la loi de Finances 2017, comme ce fut le cas l'an dernier. «Les commerçants useront de pratiques frauduleuses, allant jusqu'à stocker des produits alimentaires, pour les vendre, après adoption de cette loi de finances,à un tarif plus élevé»a-t-il expliqué. Dr Zebdi a noté que c'est encore le citoyen qui se retrouve victime de ces pratiques en l'absence d'une volonté des ministères du Commerce et de l'Agriculture, de réguler le marché national, surtout dans le contexte actuel que connaît l'économie nationale. Le président de l'Apoce a affirmé que les commerçants sont devenus de fin connaisseurs des lois de finances et les interprètent de manière à gagner plus d'argent. La révision de la politique de subvention du gouvernement, un meilleur ciblage des catégories nécessiteuses, une évaluation du système d'exemption fiscale et son efficacité sont préconisés.