Décédé jeudi dernier à l'aube, au service de réanimation du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou où il a été admis en soins intensifs, deux jours plus tôt, le chanteur Lounès Kheloui a été enterré, hier. Une foule nombreuse a convergé vers Tadert Tamuqrant, son village natal, situé dans la commune de Tizi Ouzou. C'est aussi le lieu de naissance du maître de la chanson chaâbi, Cheïkh El Hasnaoui. La foule composée d'admirateurs et de simples citoyens est venue lui rendre un dernier hommage. Le modeste hameau a eu de la peine à contenir la foule où on pouvait voir de nombreuses personnalités. Le ministre de la Jeunesse et des Sports est venu présenter à la famille du défunt « les condoléances du Premier ministre et de tous les membres du gouvernement ». Ould Ali a tenu à remercier son collègue, le ministre de la Santé, « qui avait répondu favorablement à la requête de la famille pour une prise en charge à l'étranger qui était sur le point d'être accordée ». « La culture algérienne vient de perdre un grand artiste qui a toujours été un chanteur engagé aimant plus que tout son pays, sa patrie et surtout défenseur de son identité. C'était un artiste complet qui répondait sans sourciller à la moindre sollicitation », a-t-il ajouté. le wali Mohamed Bouderbali, la directrice de la culture et de nombreux artistes et amis du défunt étaient présents. Le wali, qui s'est rendu au chevet du malade la veille de sa mort, tout comme le DJS et le P/APC de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguelat, s'est dit attristé. Lounis Aït Menguellet peinait aussi à contenir sa tristesse. « Je perds un ami, un homme de culture exceptionnel. Il laisse un grand vide qu'il nous sera difficile à combler », a-t-il déclaré. Pour sa part, la directrice de la culture, tout en s'inclinant devant la mémoire du défunt, a rappelé la disponibilité de l'artiste qui, selon elle, « a toujours été modeste malgré son grand talent. Lounès Kheloui, né en 1950, était l'un des grands chanteurs chaâbi d'expression kabyle. On l'appelait affectueusement « Cheïkh Lounès ». Il a commencé à chanter dès l'âge de 16 ans et sa première chanson « Assaâdiw » date de 1961. Il enregistra son premier disque « Zewdjen » en 1972 et sortira sa première cassette « Ayafroukh » en 1978 chez les éditions « Azwaw » en France.