«Contraste» de Mohamed Boumedjkane, Editions Houma, 71 pages, prix public : 150 DA. Mohamed Boumedjkane est un jeune étudiant qui se lance dans le monde de la bande dessinée. Il vient de présenter son ouvrage «Contraste» à la librairie El Kartassia, située en plein centre-ville, à la Grande Poste. Durant toute cette vente-dédicace, il était entouré de ses amis étudiants, garçons et filles venus l'encourager et le soutenir dans sa noble initiative de dessiner et d'écrire. Il faut dire que Mohamed Boumedjkane a traversé de nombreux obstacles pour la publication de son livre. Il a trouvé la porte fermée auprès d'un grand nombre d'éditeurs. Tout le monde d'ailleurs sait que ces éditeurs refusent systématiquement la publication des ouvrages de bande dessinée. Le lectorat de ce genre de littérature a en effet considérablement diminué depuis la décennie difficile qu'a connue l'Algérie. Malgré ces difficultés de publication, Mohamed Boumedjkane est resté très déterminé et ne s'est pas découragé. Il a réussi enfin à trouver auprès des éditions «Houma» la réponse positive qu'il attendait. Cette maison d'édition lui a donné entièrement satisfaction particulièrement sur le plan de la qualité de la publication. C'est un livret de format de poche imprimé sur du papier de qualité où s'illustre des couleurs agréables. L'ouvrage est constitué de cinq chapitres avec à la tête de chacun une page en couleur attirante et captivante. Ceci concerne la forme. Quant au fond, l'ouvrage de Mohamed Boumedjkane qui porte le nom de «Contraste» est une histoire ayant pour thème notre patrimoine. «Les auteurs de bande dessinée sont inspirés par les faits de leur propre société. Moi, en tant que citoyen algérien, c'est notre société que je veux mettre en valeur», précise-t-il en ajoutant «Qui mieux que la riche histoire de notre pays peut mieux illustrer ce patrimoine ? ».L'auteur de «Contraste» s'est plongé loin dans l'histoire en recherchant les hauts faits civilisationnels des régions du grand sud de notre pays. Il s'est concentré sur les Touaregs et leur riche patrimoine. Pour mettre en valeur ce patrimoine, Mohamed Boumedjkane imagine deux grands tribus à savoir les «Zénètes» et les «Touaregs». A travers un récit qu'il a monté de sa propre imagination, il fait apparaître le génie de ces grands peuples qui sont à l'origine et à la source de notre identité culturelle. Mohamed Boumedjkane s'enthousiasme de ce choix du thème du patrimoine dans son chemin de conquête du monde de la bande dessinée. Il reste très attaché à ce thème et déjà, il s'inscrit dans la voie de la continuité en projetant la suite de ce premier ouvrage. Ce jeune auteur ne se décourage pas par les obstacles qu'il trouve, il a été déçu par le manque d'attention réservé par le Festival international de la bande dessinée. L'exposition de ses planches lui a été refusée. Mais c'est sans compter l'obstination et la détermination de Mohamed Boumedjkane. Il compte bien s'imposer dans les prochaines éditions de ce festival. Une mention à ajouter concernant la forme de cet ouvrage de bande dessinée. C'est-à-dire, cet opus se lit d'une manière originale comme s'il s'agissait d'un ouvrage écrit en japonais ou en arabe. Ainsi, l'art en général et la BD en particulier, a un pouvoir d'influence insoupçonné sur la société et sur le cours d'événements aussi tragiques soient-ils, à condition de bien l'exploiter et l'orienter dans le sens voulu. L'expression renvoyée par la BD peut s'avérer une arme pacifique très redoutable de par l'impact qu'elle peut avoir sur la société, mais également sa capacité à mobiliser une opinion publique en faveur de telle ou telle cause, à détourner toutes les formes de censure ou d'embargo médiatique destinés à déformer la réalité, telle quelle se présente. 0Nous ne pouvons que saluer l'œuvre de Mohamed Boumedjkane qui pourrait bien plaire aux spécialistes du 9e art. Le lecteur s'offre une agréable promenade grâce à une illustration simple, claire et concise. De même, le lecteur se délectera sans aucun doute du talent et de la technique savamment utilisée par ce jeune bédéiste.