L'archéologue espagnole Elia Quesada a affirmé, samedi dernier à Londres, que les autorités marocaines faisaient pression sur les chercheurs étrangers, européens notamment, pour inclure, dans leurs travaux, le patrimoine du Sahara occidental à celui du Maroc. Le régime marocain veut déjà instrumentaliser les travaux d'archéologues marocains, a déclaré l'experte à l'issue d'une conférence sur les arts rupestres au Musée de Londres. Les autorités marocaines convoquent des chercheurs étrangers sur les frontières limitrophes du Sahara occidental dans la région de Guelmim et les soumet à des pressions. De nombreux présents à la rencontre de Londres en ont témoigné. Elle a fait savoir que ses confrères ne faisaient pas cas de ces pressions et ne cédaient pas au chantage, précisant qu'elle n'avait pas directement été sujette à de tels agissements mais qu'elle avait été destinataire à travers son compte personnel sur les réseaux sociaux d'offres pour renoncer à ses recherches sur les arts rupestres dans les territoires sahraouis libérés. La majorité des chercheurs européens savent que le patrimoine sahraoui est indépendant de celui du Maroc et que toute allégation contraire relèverait d'une reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, a-t-elle soutenu. Mme Quesada collabore avec le département archéologie du ministère de la Culture sahraoui pour la création d'un mécanisme de suivi des sites archéologiques du Sahara occidental pour contrer les manœuvres marocaines visant à les inclure à son patrimoine. Après avoir préconisé une mobilisation de l'opinion publique internationale contre cette politique, elle a fait savoir qu'elle collaborait avec des institutions influentes pour faire pression sur l'Unesco à l'effet de classer le patrimoine Hassani patrimoine universel et encourager l'adhésion de la RASD à cette organisation.