Photo : Fouad S. Les agences de l'ANSEJ et de la CNAC sont depuis quelque temps prises d'assaut par les jeunes en quête d'emploi et de stabilité. Une affluence record est constatée depuis deux jours, suite aux directives données par le premier responsable du secteur de l'emploi, M. Tayeb Louh à l'adresse des directeurs d'antennes et des directeurs d'agences de wilaya des deux dispositifs en question. Hier, au deuxième jour de l'entrée en vigueur des mesures annoncées par le président de la République pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, les espaces de l'ANSEJ et de la CNAC n'arrivaient plus à contenir le flux des jeunes, hommes et femmes, venant tenter la chance de leur vie. Venus de différentes communes des circonscriptions de la wilaya d'Alger, ces jeunes âgés de 19 à 40 ans croient à des jours meilleurs, en raison de toutes les facilitations, devenues une réalité à la faveur de la nouvelle stratégie adoptée par le premier magistrat du pays. Des contraintes levées, faisant dire aux jeunes que les textes existent, la balle est actuellement dans le camp des exécutants de cet ambitieux programme, visant la création annuellement entre 40.000 et 50.000 micro entreprises. Ce sont les échos recueillis au niveau des deux agences que nous avons pu visiter hier en fin de matinée, l'agence CNAC (Abane Ramdane) et l'annexe de l'Ansej ouverte à l'occasion à la basse Casbah, au niveau de l'ancien siège de la daira de Bab El-Oued. Les options diffèrent, mais l'aspiration s'avère la même. «Assurer un emploi durable». C'est d'ailleurs le souhait de Mohamed, venu du quartier La Glacière (Bachdjarah) et de tous ses congénères, chômeurs sans diplômes qualifiants, promus de la formation professionnelle ou diplômés universitaires. «Le mois dernier, j'ai déposé mon dossier au niveau de la CNAC (Abane Ramdane). Après l'annonce par le président de la République des nouvelles mesures pour la promotion de l'emploi, les responsables de l'agence m'ont rappelé, pour adapter mon dossier aux nouvelles décisions prises à cet effet», nous a-t-il confié. Ce jeune homme père de deux enfants se dit optimiste quant à la création d'une entreprise spécialisée dans l'entretien et nettoyage de façade. «Les dix années de service, sans couverture sociale que j'ai passées dans une petite entreprise privée, m'ont certes permis d'acquérir une expérience, mais elles m'ont beaucoup plus incité à créer ma propre entreprise, pour subvenir aux besoins de ma famille et créer d'autres postes d'emplois. J'arrive difficilement à joindre les deux bouts avec les 20.000 DA que je perçois mensuellement», a-t-il regretté. D'autres demandeurs d'emploi, au niveau de la même caisse, saluent les décisions prises récemment, surtout celle liée à l'octroi de 500.000 DA pour les charges locatives, en plus du crédit destiné à l'acquisition du matériel. «C'est une décision judicieuse, en raison des blocages imposés par les banques par rapport à cette exigence», attestent-ils, rappelant que les banques exigeaient auparavant des jeunes promoteurs des contrats de location d'une durée de deux années. A l'agence ANSEJ au niveau de la basse Casbah, le constat est pratiquement le même. «Nous voulons travailler. Le chômage nous ronge», nous confie le jeune Rafik, natif de Bab El-Oued. Il a passé la nuit du dimanche à lundi devant le portail de l'agence pour pouvoir obtenir un jeton lui permettant l'accès au guichet et le dépôt de son dossier. Les sacrifices consentis lui ont valu le passage au guichet à la 56e place. Formé en mécanique, il espère créer sa propre entreprise. «Je veux rompre définitivement avec le bricolage et l'instabilité», souhaite-t-il. S'estimant chanceux, l'ami de Rafik s'est présenté à l'agence pour signer un document pour la validité de son projet. «Mon projet transport de marchandises a abouti. La commission m'a donné son accord», s'est-il félicité, espérant voir tous les jeunes nécessiteux en quête d'emploi connaître le même sort et ressentir le même soulagement. Les jeunes déplorent l'insuffisance de guichets pour l'accueil des jeunes et le traitement de leurs dossiers. Un point sur lequel les concepteurs de la nouvelle stratégie ont longuement insisté. Informer les jeunes pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations.