Photo :S. Zoheir Par Amirouche Yazid Les dernières mesures incitatives à la création de microentreprises ont mis la pression sur les agences qui ont la charge de gérer les différents dispositifs d'emploi. Ces agences sont prises d'assaut par les jeunes aux quatre coins du pays. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a jugé nécessaire de valoriser et d'expliquer les mesures décidées, le 22 février dernier, en Conseil des ministres, dans le volet création d'activités. L'objectif est lâché : le gouvernement table sur la création de 400 000 à 500 000 micro-entreprises par an. C'est ce qu'a déclaré, hier, Tayeb Louh, lors d'un regroupement des directeurs d'antenne et des directeurs d'agence de wilaya de l'Ansej et de la Cnac. Tout en insistant que «les mesures ont été conçues de façon rationnelle», le ministre a invité les directeurs locaux à une application optimale des facilitations proposées aux jeunes. Ces facilitations visent à éliminer toutes les contraintes qui ont bloqué l'essor des microentreprises. C'est dans ce sens que la question de l'apport personnel du postulant et celle du remboursement du crédit bancaire ont été revues et corrigées. L'apport personnel pour le lancement d'une activité n'est plus une montagne et les délais de remboursement du crédit bancaire ne font plus peur. Le seuil minimum de l'apport personnel passe à 1%, au lieu de 5% lorsque le montant global de l'investissement est inférieur à 5 millions de dinars. Le seuil minimum de l'apport personnel passe à 2% au lieu de 10% lorsque le montant global de l'investissement est supérieur à 10 millions de dinars. Pour illustrer ce que devrait être l'impact de ces injections, Tayeb Louh cite des exemples. Pour un projet de 3 millions de dinars, l'apport personnel est de 30 000 DA après avoir été à 150 000 DA. Un projet de 8 millions de dinars exige un apport personnel de 160 000 DA au lieu de 800 000 DA. A cet effet, le ministre du Travail a soutenu qu'il est absurde d'attendre de telles sommes comme apport personnel de la part d'un chômeur. Publiées depuis hier au Journal officiel, les nouvelles mesures ont été conçues, dans le chapitre réservé au remboursement, pour que les promoteurs de microentreprises ne soient pas dissuadés par les délais de remboursement. «En vue d'améliorer la solvabilité des candidats au remboursement des crédits bancaires et des aides de l'Etat, des mesures importantes ont été prises dans ce domaine afin de lui permettre de s'intégrer efficacement et durablement dans le tissu économique local», a indiqué le premier responsable du secteur. Les candidats aux microentreprises bénéficient ainsi d'un différé de remboursement des crédits de trois ans pour une durée qui passe de cinq à huit ans. Autre offre : une année de différé pour les intérêts bancaires qui sont bonifiés à hauteur de 80% dans le Nord et 95% dans les Hauts Plateaux et le Sud. Cette recette vise donc à accompagner les promoteurs de projets dont une partie a été contrainte d'abandonner en plein chemin. Ces deux nouvelles mesures, à savoir la baisse de l'apport personnel et le différé du remboursement des crédits, sont appuyées par trois autres mesures supplémentaires. Un crédit de 500 000 DA, sans intérêt, est accordé pour supporter les charges locatives pour une durée moyenne de deux ans. Un crédit de 500 000 DA, sans intérêt, pour les candidats désireux d'opter pour un véhicule-atelier (plomberie, électricité bâtiment, climatisation, peinture, mécanique auto). Un crédit de 1 000 000 DA pour la location d'un local en faveur des promoteurs désireux d'ouvrir des cabinets groupés (médecins, avocats, notaires, architectes...). Le ministre s'est adressé également aux jeunes. «Tous leurs dossiers seront pris en charge. Ils doivent cependant nous aider par la patience.» A. Y. 4% de mortalité des microentreprises Le directeur général par intérim de l'Ansej, M. Chaalal Mohamed-Tahar, a indiqué en marge des travaux du regroupement des directeurs de l'Ansej et de la Cnac, que le taux de mortalité des microentreprises en Algérie est de 4%. «Ce qui est une faible moyenne», dira-t-il. Et d'ajouter que «sur 140 000 projets, 4 000 ont fait l'objet d'indemnisation du Fgar». M. Chaalal soutient, par ailleurs, que «le différé de remboursement permet aux nouvelles activités d'emprunter le parcours avec plus d'air et de pouvoir honorer leurs engagements». M. Chaalal a révélé, par ailleurs, que l'Ansej compte créer 35 000 projets de microentreprises par an. A. Y.