La priorité du 45e président américain, Donald Trump, en termes de politique étrangère, rejoint les préoccupations en matière de sécurité du territoire américain. Il dit s'opposer à l'interventionnisme des néoconservateurs qui a guidé la politique étrangère américaine au cours des vingt dernières années. Lors d'un débat télévisé en février dernier, il a estimé que les Etats-Unis ont déstabilisé le Proche-Orient en lançant une campagne militaire en Irak. Il a, dans ce sens, accusé George W. Bush d'avoir menti à l'époque en affirmant que le régime de Saddam Hussein était en possession d'armes de destruction massive. Donald Trump a, en outre, critiqué l'accord signé, l'été 2015, avec l'Iran. Selon lui, « les Etats-Unis n'ont pas obtenu suffisamment de concessions ». Il souhaite le renégocier. Concernant l'organisation terroriste Daech, il avait appelé lorsqu'il était candidat à sa destruction sans donner plus de détails, invoquant la nécessité de préserver l'« effet surprise ». Il s'est aussi dit ouvert à une coopération avec la Russie dans cette lutte. En Syrie, son rôle en tant que président des Etats-Unis est de pousser à la création d'une « zone de sécurité » pour les Syriens à l'intérieur des frontières de leur pays, à charge pour les pétromonarchies du Golfe de la financer. La relation privilégiée avec Israël est considérée par le nouveau locataire de la Maison Blanche comme un sujet de quasi-politique intérieure aux Etats-Unis. La présidence palestinienne ne s'est pas leurrée. Elle a appelé, hier, le nouveau président des Etats-Unis à œuvrer à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, tout en le mettant en garde contre les risques encourus s'il négligeait la question palestinienne. « Le peuple palestinien ne compte pas beaucoup sur un changement de politique de la part de la présidence américaine, la politique américaine sur la question palestinienne ayant été constamment caractérisée par le parti pris », a déclaré le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. « Nous espérons néanmoins que le président américain Trump reconsidérera et rééquilibrera cette politique sur la question palestinienne », a-t-il ajouté. L'élection de Trump suscite l'inquiétude du monde musulman du point de vue de sa politique migratoire. Après une fusillade en Californie en décembre dernier, il avait dit vouloir interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis. Ses voisins du Sud s'inquiètent pour la même raison. Dès son entrée en campagne, il avait annoncé qu'il ferait construire un « mur géant » le long de la frontière avec le Mexique, pour empêcher l'immigration clandestine.