M. El Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh (FCNAFA), qui aura lieu du 19 au 23 mars dans la ville côtière d'Azeffoun (Tizi-Ouzou), a animé, lundi, une conférence de presse au Petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri A l'origine, ce fut une rencontre avec les médias qui lui a permis de revenir avec force et détails sur l'événement qu'il préside. Un événement qui aura, cette fois-ci, les senteurs de la Méditerranée donnant de l'inspiration à une centaine d'artistes et hommes de culture, nés à Azeffoun et dont il est natif. Bien que définitivement ancré à Tizi-Ouzou depuis sa 10e édition, le FCNAFA a décidé de planter le chapiteau et d'accrocher les amarres de la 11e édition dans la coquette ville d'Azeffoun. Un choix que le conférencier expliquera : «c'est pour nous, une sorte d'hommage que l'on rendra à cette région qui n'a cessé d'apporter, beaucoup, à la culture algérienne, en enfantant une pépinière d'artistes aujourd'hui, d'illustres ambassadeurs de cette culture algérienne comme l'a si bien souligné Mme Khalida Toumi, minsitre de la Culture. Et ce, à l'image de El Hadj Mohamed El Anka, Rouiched, les frères Hilmi Mohamed et Said, Ifticene, Iguerbouchene, Fadhila Dziria, Hnifa, Mustapha Badie, Ouazib, Boudjemaâ El Ankis, Hamidou, Abdelkader Chercham, Boualem Chaker, Amin Kouider pour ne citer que ceux là». et de préciser «En donnant à cette 11e édition le slogan «Azeffoun à l'honneur», c'est pour nous une juste reconnaissance àr cette région au demeurant historique, culturelle et touristique».Il a aussi annoncé pour cette édition, il sera prévu 11 films, documentaires et courts-métrages en lice, ainsi que 14 films en section panorama à se disputer les différents prix qui ont été mis en jeu dont celui de l'Olivier d'or qui consacrera la meilleure œuvre. Pour cette année, le commissaire du festival annonce avec une pointe d'amertume l'absence de long-métrage de fiction et d'animation puisque aucun film n'a été sélectionné cette année, et également l'absence de la délégation marocaine qui pourtant était présente lors de la dernière édition, cela est dû au «retard observé dans la remise des œuvres cinématographiques par l'organisme au Maroc». Ce festival veut s'inscrire dans la durée et la continuité, en apportant de la nouveauté pour éviter qu'il ne sombre dans la routine. C'est pour cela qu'il a été prévu afin de donner plus de crédit et de mérite d'instituer un prix «Panorama amazigh» afin d'encourager, essentiellement, les jeunes cinéastes à produire» soulignera encore le conférencier qui s'est quelque peu étalé sur ces nouveautés en insistant sur le volet formation, qui reste selon lui «un domaine de prédilection pour nous. C'est ainsi qu'il a été décidé, pour cette édition, de lancer un concours du scénario, sanctionné par une «résidence d'écriture», une sorte de bourse au bénéfice de cinq lauréats, qu'il faudra sélectionner parmi les 39 candidats en lice. Cette résidence se tiendra après le festival à Azeffoun. Toujours au chapitre formation, il est aussi prévu la tenue des 2es Assises nationales sur les ciné-clubs, au profit de 70 animateurs venus de tout le territoire national. Pour rappel, les premières s'étaient déroulées à Zeralda en mars 2009. De même, que le renouvellement de l'expérience «Education à l'image pour enfants». «Il s'agit, dira le conférencier, de réaliser un mixage entre les enfants des villages de Yattafene, en intégrant un groupe scolaire d'Azeffoun». Au programme de ce festival, doté d'un budget de 10 millions de DA, il est bien entendu maintenu les traditionnelles tables rondes sur les métiers du cinéma en présence d'importantes personnalités dont le président du Jury Mohamed Ifticène. Un jury qui sera aussi composé de nombreuses personnalités de la culture dont notre collègue Saliha Aouès qui sera aux côtés de Dahmane Ouzid, Rezki Herrani, Mansour Abrous, Farid Aouameur et Catherine Belkhodja. Ce jury verra défiler les images des films projetés dans plusieurs salles de la ville d'Azeffoun dont le Centre culturel, l'Auberge de jeunes et autres salle omnisports. Par ailleurs un ciné bus sillonnera la région de Azzefoun mais aussi de Tigzirt, Aghribs, Azazga et Draa-Ben-Khedda avec la projection des œuvres retenues pour le festival. Enfin, il sera organisé à Tizi-Ouzou la projection de certains films hors concours ainsi que certaines tables rondes. Un festival dont le coup de clapet sera donné avec la projection en avant-première et en hors concours du film documentaire de 52 mn de Arezki Larbi-Chérif «Amedyaz ur Yetsmettsath» (Un poète peut-il mourir ?) en hommage à Tahar Djaout. Pour conclure, cette manifestation culturelle qui comme le dira son commissaire lors de sa déclaration liminaire, «vise à rassembler les cinéastes et cinéphiles venus de divers horizons autour d'objectifs communs et d'une patience partagée, pour faire découvrir la diversité culturelle amazigh à travers ses expressions cinématographiques, promouvoir le cinéma amazigh, sensibiliser le public sur l'art en général et le 7e art en particulier». Ainsi il soufflera sur Azeffoun un vent aux couleurs riches même si ces dernières seront projetées dans des salles obscures. C'est aussi cela la magie du 7e art.