Photo : Makine F. 4000 médecins résidents observent depuis hier une grève nationale de deux jours au niveau des différents centres hospitalo-universitaires (CHU) du pays. Les grévistes revendiquent l'abrogation du service civil, l'élaboration d'un statut, le changement de leur indemnité en salaire et l'attribution de primes inhérentes à leurs activités. Au sujet du service civil, Amine Benhalima, délégué du collectif autonome des médecins résidents (CAMR) du CHU Mustapha-Pacha appelle à sa résiliation car il le juge «anti-constitutionnel, discriminatoire». Il préconise son remplacement par l'ouverture de postes budgétaires avec plans de carrières à travers des mesures incitatives sur le plateau technique. Les médecins résidents ont également appelé à la réforme de leur statut. Selon M. Benhalima, les résidents perçoivent une indemnité de 31 000 DA au lieu d'un salaire. «C'est dégradant pour des médecins dont le cursus universitaire s'étale de 8 à 13 ans», estime-t-il. Les protestataires demandent aussi à bénéficier des primes de contagion, de risque, d'encadrement, de documentation et d'intéressement. Raison pour laquelle l'ensemble du collectif a appelé à l'augmentation des salaires et des primes pour égaler leurs confrères psychologues, pédiatres et biologistes qui ont été régularisés dernièrement avec effet rétroactif d'une année. Concernant le volet pédagogique, les résidents estiment être livrés à eux-mêmes en matière de formation. «Comment pouvons-nous assurer des soins de qualité quand l'encadrement n'est pas assuré ?», s'interroge Salim Chaouchi, médecin résident en chirurgie orthopédique. Pour sa part, Mohamed Toufik Yellès, du service psychiatrie du CHU appelle aussi à la suppression des examens intercalaires (de la deuxième jusqu'à la cinquième année) qui constituent «une entrave pour les résidents». Déterminés à faire aboutir leurs revendications, les grévistes maintiendront leur grève jusqu'à aujourd'hui. Néanmoins, ils assurent le service minimum et celui des urgences.