Après la victoire du républicain Donald Trump avec moins de voix que sa rivale Hillary Clinton, la remise en cause de la viabilité et de la légitimité du mode électoral se fait entendre aux Etats-Unis. Une proposition de loi a été ainsi déposée, mardi, par la sénatrice démocrate de la Californie, Barbara Boxer, appelant à sa suppression pure et simple. « C'est le seul mandat du pays où on peut obtenir plus de voix et perdre malgré tout la présidence », a-t-elle déclaré. « Le collège électoral est un système obsolète et antidémocratique qui ne reflète pas notre société moderne, il doit changer immédiatement. Tous les Américains doivent avoir la garantie que leur voix compte », a martelé la sénatrice égrenant les failles d'un système qui a permis à Trump de remporter la victoire à la faveur des grands électeurs (290 contre 232 pour Hillary Clinton). Car, dans les 48 des 50 Etats, il suffit seulement d'obtenir une voix en plus pour s'adjuger la totalité des grands électeurs en jeu. Le principe des suffrages universels est totalement ignoré. Si Hillary Clinton à obtenu près de un million de voix de plus que le président élu, le précédent Al Gore défait par George W. Bush après avoir trôné sur les suffrages a déjà alerté sur le caractère anti-démocratique du système des grands électeurs. L'option d'un amendement constitutionnel, requérant l'accord de deux tiers du Congrès et la ratification de trois quarts des Etats, paraît illusoire. Mais les critiques fusent pour plaider l'instauration du suffrage universel direct jugé plus démocratique et respectueux de la volonté populaire.