Les Américains élisent mardi le 45 ème président des Etats Unis après une campagne électorale sulfureuse qui a tenu le monde entier en haleine. Lundi, les deux principaux candidats de cette élection présidentielle, la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump ont mené une fin de campagne effrénée dans les Etats clé comme la Pennsylvanie ou le Michigan, devenus la cible des principales attentions ces derniers jours. Les derniers sondages publiés lundi créditent l'ancienne première dame des Etats-Unis de trois points d'avance, après avoir été de sept points avant les révélations sur l'affaire des emails. En dépit de cet écart, Clinton n'est pas à l'abri d'une surprise car l'élection ne se joue pas au niveau nationale mais Etat par Etat. Il s'agit d'un suffrage universel indirect pendant lequel les électeurs votent pour désigner les 538 grands électeurs, formant le collège électoral américain, qui va élire à son tour le président des Etats-Unis. Le candidat aura besoin de remporter au moins une majorité absolue des 270 voix sur les 538, et pour cela il lui suffit d'arriver en tête d'un Etat même avec une majorité relative pour remporter les voix de ses grands électeurs. En conséquence, un candidat peut gagner une élection en remportant seulement la majorité absolue des voix du collège électorale même s'il obtient le moins de voix au niveau national. En 2012, Georges Bush avait battu Al Gore en récoltant 500.000 voix de moins que son concurrent démocrate au niveau national. Rude bataille autour des "Swing States" La dernière carte électorale actualisée mardi matin par le site spécialisé 270towin.com, a donné Clinton gagnante avec 322 voix de grands électeurs contre 216 pour Donald Trump à mesure que la Floride bascule vers les démocrates. La première carte électorale établie par ce site avait attribué 252 voix à Clinton et 163 à Trump, alors que 123 voix restent en balance. La Floride tout comme l'Ohio, sont considérés dans le jargon politique américain comme des Etats "Toss-up" c'est-à-dire des Etats où il est difficile d'anticiper le résultat d'une élection tellement les écarts entre les candidats sont sérés. C'est un véritable pile ou face qui se joue à la dernière minute. Cependant, une défaite de Trump en Floride, où le vote des Hispaniques est attendu à la hausse, va l'empêcher de gagner l'élection. La bataille sera rude autour d'une quinzaine d'Etats pivot, communément appelés "Swing States" où le nombre des grands électeurs est important à l'instar de la Californie qui compte à lui seul 55 grands électeurs. Une victoire de Trump dans l'un de ses Etats décisifs lui permet de perdre deux ou trois autres petits Etats sans réduire ses chances de devenir le futur locataire du 1600 Pennesylvania Avenue à Washington DC. Selon les médias américains, Trump aura besoin de gagner tous les Etats Toss-Up qui sont au nombre de quatre durant cette élection et maintenir les Etats gagnés en 2012 par son prédécesseur Mitt Romeny comme la Caroline du Nord. L'idéal pour Trump, cependant c'est d'aller arracher une victoire dans les fiefs des démocrates, où Clinton dispose d'un "mur bleu", constitué de plusieurs Etats qui sont traditionnellement acquis aux démocrates à l'instar du Colorado, du Minnesota, de la Pennsylvanie, du Wisconsin et du Michigan. Une victoire dans un ou deux de ces Etats lui ouvrira grandement la voie vers la Maison Blanche. Mais Clinton reste la favorite, selon plusieurs analystes qui jugent que Trump a déjà perdu la course.