« Pour la première fois de l'histoire de la flotte russe, le porte-avions Amiral Kouznetsov a pris part à des opérations armées », faisant décoller des avions Su-33, a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion avec le président Vladimir Poutine et l'état-major. L'armée russe a, selon lui, débuté une opération d'ampleur visant à frapper les positions des groupes terroristes Daech et Fateh al-Cham dans les régions d'Idleb et de Homs, dans le nord-ouest et le centre du pays. Cette opération a également impliqué la frégate russe Amiral Grigorovitch, qui a tiré des missiles de croisière Kalibr. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes russes ont visé les places fortes de la rébellion qui contrôle quasiment toute la province, dans les localités de Saraqeb, Jisr al-Choughour, Ariha, Maaret al-Noomane, Kafar Nebbol. Arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes, le déploiement du porte-avions russe traduit une volonté manifeste de renforcement du dispositif militaire et la détermination de faire plier Fateh al-Cham pris désormais en étau. Simultanément à Alep, rompant avec la trêve d'un mois demandé par les Russes, l'armée syrienne a lancé des attaques contre les zones résidentielles dans la partie est de la ville septentrionale d'Alep, tenue par les rebelles, a affirmé l'OSDH. Plus que jamais conforté par le choix du nouveau président américain accordant la priorité absolue à la lutte contre Daech, le chef de l'Etat syrien Bachar al-Assad a loué les qualités de son nouvel allié « naturel ». « Nous ne pouvons rien dire sur ce qu'il va faire, mais disons que s'il va lutter contre le terrorisme, bien sûr nous allons être alliés, des alliés naturels de la même manière que nous le sommes avec les Russes, les Iraniens et beaucoup d'autres pays qui veulent défaire le terrorisme », a déclaré Bachar Al-Assad dans un entretien diffusé mardi soir par la télévision publique portugaise RTP. La guerre en Syrie amorce-t-elle un tournant stratégique qui annonce la défaite inéluctable du terrorisme sous toutes ses formes et le retour à la stabilité dans un pays injustement agressé. Cette nouvelle approche, fondée sur la convergence américano-russo-syrienne, a été légitimée par l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. Tout en appelant aux nécessaires réformes politiques, destinées à tarir les sources de recrutement de Daech, l'émissaire onusien a validé la coopération et l'engagement des Etats-Unis et de la Russie aux côtés de la Syrie injustement agressée et en lutte contre le fléau universel destructeur.