Les habitants des quartiers rebelles d'Alep se sont terrés chez eux, hier encore, en raison d'intenses raids de l'aviation syrienne, précédés dans la nuit par de violents combats au sol. Au quatrième jour consécutif de bombardements sur la partie de la ville tenue par les insurgés, l'armée syrienne visait, hier matin, le quartier de Massaken Hanano, et les immeubles tremblaient à chaque frappe aérienne, d'après des témoignages de journalistes et de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La veille au soir, des barils d'explosifs et des bombes s'étaient abattus jusqu'à minuit sur plusieurs quartiers rebelles et les habitants avaient éteint les lumières de leurs maisons par peur d'être visés. Dans la nuit, des combats ont opposé les rebelles aux forces prorégime à Cheikh Saïd, un quartier du sud d'Alep que l'armée tente de prendre depuis plusieurs semaines. Les groupes rebelles ont lancé une quinzaine de roquettes sur la partie gouvernementale de la métropole du nord syrien, sans faire de victime, d'après l'OSDH. Après une suspension d'un mois des bombardements de l'armée syrienne sur les quartiers rebelles d'Alep, les tirs d'artillerie et les largages de barils d'explosifs ont repris mardi et ont déjà fait au moins 65 morts parmi les civils, selon l'OSDH. Ancienne capitale économique de la Syrie, Alep est le principal front du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. L'armée syrienne appuyée militairement par son allié russe, semble déterminée à reprendre la partie rebelle de la ville, qui lui échappe depuis 2012. Depuis mardi, les avions russes ne sont pas toutefois entrés en action dans la ville d'Alep. Leurs frappes se concentrent sur la province voisine d'Idleb. Passe d'armes au Conseil de sécurité Sur le front diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jeudi d'un an, jusqu'en novembre 2017, le mandat d'une équipe d'enquêteurs chargés de déterminer la responsabilité d'attaques à l'arme chimique en Syrie. Une résolution en ce sens, soumise par les Etats-Unis, a été adoptée de manière unanime par les 15 pays du Conseil, y compris par la Russie. Elle prévoit que le mandat de ce Mécanisme d'enquête conjoint pourra ensuite être encore prolongé si le Conseil « l'estime nécessaire ». L'ambassadrice américaine Samantha Power a souligné que « c'est un outil essentiel pour lutter contre l'impunité ». L'ambassadeur adjoint russe Vladimir Safronkov a, lui, mis l'accent sur « les preuves abondantes de l'utilisation d'armes chimiques par des organisations terroristes ».