L'aviation russe, soutenant les forces du régime syrien, freinait par d'intenses raids au sud d'Alep l'offensive des rebelles qui cherchent à desserrer le siège imposé à leurs quartiers. Ce pilonnage s'est doublé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), du largage de barils explosifs du régime mardi sur la ville rebelle de Saraqeb, à 50 km au sud d'Alep, qui ont engendré 24 cas de suffocation, selon la même source. Or, si l'OSDH ne confirme pas que ces suffocations sont dues au gaz, les habitants et les rebelles ont affirmé qu'il s'agissait de chlore, ravivant le spectre de l'utilisation de gaz toxiques dans ce conflit qui a tué plus de 280 000 personnes depuis 2011. C'est non loin de Saraqeb, dans la province d'Idleb, qu'un hélicoptère russe s'est écrasé lundi après avoir été touché par un projectile. Les cinq militaires russes à bord ont péri dans cette attaque, la plus sanglante contre eux depuis le début de l'intervention militaire de Moscou en septembre 2015. Moscou s'est d'ailleurs écharpé une nouvelle fois avec Washington. Malgré leurs antagonismes - la Russie soutient Damas, les Etats-Unis l'opposition - les deux puissances disent chacune lutter contre l'organisation de l'Etat islamique. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté les protagonistes à Alep à faire preuve de retenue. "Il est évidemment essentiel que la Russie se maîtrise et freine le régime Assad dans ses attaques, tout comme il est de notre responsabilité d'obtenir de l'opposition qu'elle évite de s'engager dans ses opérations". Un appel qui a été jugé "inacceptable" par Moscou. "Dès qu'il y a des progrès dans les combats contre les terroristes, grâce à l'armée syrienne avec notre soutien, les Américains (...) nous demandent d'arrêter de combattre les terroristes", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergei Ryabkov à l'agence Ria Novosti. Barack Obama a assuré qu'en dépit d'une relation "difficile" avec la Russie, les Etats-Unis cherchaient toujours à coopérer pour trouver des solutions diplomatiques aux conflits comme en Syrie. Dans la bataille d'Alep, les rebelles sont soutenus par le groupe terroriste Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a coupé ses liens avec Al-Qaïda). Le régime est lui aidé par l'aviation russe et au sol par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, selon l'OSDH. R. I./Agences