Une poétesse et médecin prouve qu'il n'y a pas de rupture entre l'univers des sciences et celui des lettres. Elle publie, à cet effet, un recueil de trente trois poésies, traduites en arabe par Ahmed Mouzaghrit, Issam Allam et Farid Azzizen. Le livre, dans un style savoureux et captivant, aborde divers thèmes comme le destin, l'oubli, le rêve, le temps, la fidélité ou le miracle. Vera Kitova rend un hommage à l'Algérie. Son prélude est une qaçida de Moufdi Zakaria. « Algérie, Ô toi idylle de mon âme, Toi qui as apporté le salut à mon cœur Toi qui as inondé mon être d'harmonie, Et remplis ma route de lumière. Chaque coin pour nous n'est-il pas un souvenir, qui plane sur nos instants de bonheur ou sur les jours de guerre ? » A travers la traduction, ses vers sont à la portée de tous. Tout le monde peut prendre plaisir à lire ces textes profonds et accessibles à la compréhension et à l'intelligence. Vera Kitova réussit, sans trop forcer sur l'esthétique des vers, à faire voyager le lecteur, l'amuser ou l'émouvoir. Elle touche celui-ci avec le réel et le papable. Peu importe le volume du recueil. Il rassemble assez de poèmes et le lecteur n'a pas le sentiment d'une lecture superflue. C'est un « véritable hymne » à l'Algérie dont elle est tombée amoureuse... L'auteure glorifie notre pays dans un geste de reconnaissance. Elle admire la beauté de ses sites, notamment son désert, son histoire millénaire, la remarquable hospitalité et la bonté de ses citoyens, sa musique, surtout l'andalou. Les poèmes sont empreints de magie et de nostalgie. Selon la revue des études slaves, la poésie bulgare se distingue par une grande richesse de ballades. Parmi ses traits spécifiques, on note la grande popularité de celles-ci qui ont pour base tragédies et conflits familiaux. Cette prédilection pour ce genre a sans doute des racines historiques et sociales. Vera Kitova, médecin du corps diplomatique bulgare, est aussi peintre et écrivain. Elle a exercé dans son pays, en Tunisie et en Algérie. Membre de l'Union des écrivains tunisiens et des écrivains médecins en Bulgarie, elle a reçu plusieurs distinctions (médailles de la santé publique de Tunisie, de l'ordre de Santa Isabella d'Espagne, l'Institut Pasteur de Paris), des palmes académiques de France et prix d'excellence de la santé publique de Bulgarie. *Vera Kitova, Lumières d'Algérie, poèmes, Enag Editions 90 pages.