Il sera dédié au signalement du moindre soupçon d'une tentative d'enlèvement d'enfant ou de disparition de personnes âgées, notamment celles atteintes de la maladie Alzheimer ou aux besoins spécifiques. Le numéro, opérationnel depuis hier, vient consolider le dispositif d'alerte kidnapping mis en œuvre, en application des instructions du président de la République et sur directive du Premier ministre Abdelmalek Sellal, au mois d'août dernier. Hamel : le 104 va contribuer à la protection des enfants et des catégories fragiles Dans une allocution lue par le chef de la cellule de communication de la DGSN, le commissaire-divisionnaire Amar Laroum, le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, a souligné l'importance de la mise en œuvre du numéro vert. « Son objectif est d'assurer la protection des personnes vulnérables, victimes de crimes qui touchent à leur intégrité physique et morale. » « Le dispositif d'alerte doté d'un moyen de communication qu'est le numéro vert 104 permettra de déjouer toute tentative d'atteinte à nos enfants et contribuera à les retrouver sains et saufs », a-t-il ajouté. Le chef de la police a plaidé pour la vulgarisation de la culture du signalement avec les différents secteurs et partenaires, notamment par l'utilisation du numéro vert 104 qui, selon lui, « va contribuer efficacement à la protection des enfants et des catégories fragiles des différents dangers qui les guettent, y compris au sein de leur propre environnement ». Allusion aux deux affaires traitées et élucidées récemment par les services de la police en un temps record. Il s'agit de l'assassinat de Nasredine Telekhet, âgé de 5 ans, par l'épouse de son oncle paternel à Oum El Bouaghi et la tentative de meurtre sur Hamani Yacine, âgé de 9 ans. L'enfant allait être utilisé par des membres de sa famille dans un rituel visant à trouver un trésor. En outre, le DGSN a indiqué que le numéro 104 vient en appoint aux deux numéros verts de la police déjà opérationnels, à savoir le 1548 et le 17. « Le 1548 et le 17 seront également introduits dans le dispositif d'alerte et prendront en charge les signalements et les appels de détresse », a-t-il précisé. Le général-major Hamel a tenu à féliciter les opérateurs téléphoniques et les partenaires qui ont concrétisé ce projet, notamment l'autorité de régulation des TIC, pour leur contribution à la prévention des fléaux sociaux et la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Six enfants enlevés en 13 ans Dans son intervention, le représentant de la Direction de la police judiciaire (DPJ), le commissaire divisionnaire Samir Channef, a tenu à préciser que 70% des cas d'enlèvement sont fictifs. « Il s'agit de fugues à cause d'un échec scolaire ou pour des causes affectives. » Les enquêtes de la police ont enregistré 21 cas de kidnapping d'enfants depuis l'année 2003. « Six enfants enlevés ont été libérés des mains de leurs ravisseurs. Les autres sont morts ou n'ont jamais été retrouvés, alors que les auteurs ont été identifiés et arrêtés », a-t-il précisé. Les investigations ont fait ressortir l'implication de proches de la victime à cause des conflits familiaux, règlements de compte ou cause de sorcellerie. L'officier supérieur a présenté l'historique et les mécanismes d'application du dispositif « Alerte kidnapping enfants » par les services de police et les prérogatives accordées aux officiers de la police judiciaire. Il a mis l'accent sur l'article 47 de ce dispositif qui stipule que « le procureur de la République est le directeur de l'enquête et la décision de l'activation du dispositif revient à lui seul ainsi que l'annonce publique de la disparition ou de l'enlèvement et les cas de la mise en œuvre de cette mesure exceptionnelle ». Il a fait part aussi de l'instruction du DGSN adressée à tous les officiers de la PJ à travers le territoire national qui détermine leur champ d'action, notamment la collecte des informations et des renseignements sur la victime dans le milieu scolaire ou autre. Plus de 1.500 appels quotidiens sur le 1548 Pour sa part, le directeur des moyens techniques (DMT) de la police, le contrôleur Zine-Eddine Maâkouf, a indiqué que le numéro 104 va diminuer la charge et la pression sur les numéros verts de la police. « On enregistre quotidiennement une moyenne de 1.500 appels sur le 1548 dans la capitale pour différentes sollicitations », a-t-il fait savoir. Outre la mise en service du numéro vert, des bureaux spéciaux pour le traitement des appels et signalements ont été mis en place au niveau des sûretés de wilaya. Les services de la police des frontières sont alertés, notamment sur le profil des ravisseurs présumés, a ajouté le DMT. Former l'enfant à l'autoprotection La mise en service du numéro vert a été effectuée hier par les officiers de la police et le président du Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, Abderrahmane Araâr. Ce dernier a qualifié ce numéro « d'acquis historique pour la protection de l'enfance ». Il a insisté sur la nécessité de la vulgarisation de la culture du signalement, notamment chez l'enfant. « Il faut former nos enfants à l'école pour la vigilance et l'autodéfense et l'autoprotection notamment dans son milieu familial, mais aussi les cadres des associations pour être efficaces sur le terrain. » Pour lui, « le 104 est un plus dans le processus de protection de l'enfance ».