Photo : M. Hacène Par Mekioussa Chekir Intervenant hier en séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), les chefs des groupes parlementaires y siégeant ont été unanimes à plaider pour des institutions locales et des élus plus influents avec des prérogatives bien précises et à la hauteur des missions qui leur incombent. Ainsi, le chef du groupe du Front de libération nationale (FLN), Ayachi Daadoua, a estimé que l'administration centrale ne peut se renforcer qu'avec des prérogatives plus importantes de l'administration locale. Rappelant d'emblée la demande de son parti de procéder à l'amendement de la Constitution, l'intervenant a ajouté qu'il est impératif de renforcer la souveraineté des communes et la pratique de l'élu local pour que le citoyen ne se détourne pas des rendez-vous électoraux liés au renouvellement des assemblées locales. «On ne trouve plus de votants sous prétexte d'ordre politique», dira-t-il avant de noter que le code communal ne saurait être en contradiction avec les dispositions constitutionnelles. Il s'agit aussi, pour ce dernier, de ne pas se contenter de donner des prérogatives qui ne s'accompagnent pas du soutien matériel et financier adéquat. Dans une allusion aux rumeurs liées à une probable dissolution de l'APN, Daadoua conclura son intervention en ces termes : «On a rendu sa marchandise à l'Assemblée et il appartient à celle-ci d'en décider le moment !» Pour le Parti des travailleurs (PT), par la voix de son chef du groupe parlementaire, dont l'allocution a été lue par le député Ramdane Taazibt, l'Etat a mis la charrue avant les bœufs. En ce sens, explique-t-il, qu'il aurait fallu procéder d'abord à l'amendement de la loi électorale. Le PT estime, en outre, que le débat sur la révision du code communal aurait dû tenir compte du contexte actuel que vit le pays. Pour Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), le débat sur le projet de code communal s'est fait longtemps attendre. «L'Etat et les assemblées élues ne valent que par ce que valent leurs représentants. Aussi, les assemblées locales ne peuvent avoir une portée citoyenne et une crédibilité que si les élus respectent leurs engagements et accomplissent leur devoir du mieux qu'ils doivent et ce, au service de la collectivité.» Le RND rappelle que les amendements introduits sur ce texte répondent à deux soucis majeurs. D'abord sur la nécessité pour une assemblée communale d'être stable, puis de l'impératif d'octroyer aux élus tous leurs droits afin de leur faire éviter des comportements immoraux. Ce projet de loi, ajoute Chorfi, est de nature à pallier tous les manquements ressentis jusque-là dans la gestion des affaires locales du citoyen. Plaidant pour une plus grande participation de l'élu dans le développement du pays, l'orateur estime que ce dernier se doit de contribuer à la rédaction et à la mise en œuvre des schémas de développement local. Pour le Front national algérien (FNA), il s'agit de cesser de «spolier la volonté populaire et les attributions de ses représentants» ; ce qui constitue une violation de «l'essentiel de la Constitution». Pour le chef du groupe parlementaire du parti de Moussa Touati, l'Assemblée élue doit impérativement être le cadre dans lequel le peuple s'exprime et qui permet de contrôler les pouvoirs publics. Or, déplore l'intervenant, l'élu est victime d'un retrait de ses prérogatives et les députés de marginalisation.