L'annonce a été faite, hier, depuis Boumerdès, en marge d'une rencontre nationale organisée par la direction locale des affaires religieuses sur la dimension spirituelle du patrimoine national amazigh sous le thème « Le manuscrit scientifique et religieux et le patrimoine oral dans la région de Kabylie : réalités et perspectives ». L'objectif de cette fondation, selon le premier responsable du secteur, est de mettre à la disposition des générations actuelles et futures tout le patrimoine populaire national dont la valeur historique n'est pas à démontrer. « Ces manuscrits ne doivent pas rester le patrimoine exclusif des familles qui les détiennent ou encore des centres islamiques. C'est un héritage qui peut bénéficier à tout le monde, étant une culture universelle », a déclaré le ministre. « L'Etat prendra en charge l'encadrement et le financement de cette fondation », a-t-il souligné. Néanmoins, la date de naissance de celle-ci n'a pas été donnée car cela dépendra « des facilités accordées par les familles qui sont en possession de ces manuscrits ». La valorisation de ce patrimoine historique, qui est l'œuvre de nombreux érudits et chercheurs algériens, se fera à travers des supports électroniques et écrits tandis que les copies originales seront restituées à leurs propriétaires, d'après Mohamed Aïssa. Le ministre, qui intervenait à l'occasion de cette rencontre, a mis en évidence la profondeur de la culture religieuse dans la région de Kabylie ainsi que l'authenticité du peuple algérien à travers son patrimoine culturel et cultuel. « Les centres de recherche doivent réhabiliter les manuscrits qui attestent de notre identité nationale », a-t-il dit. La caravane sur la dimension spirituelle du patrimoine national amazigh après des rencontres organisées à Tizi Ouzou et Bouira se déplacera également à Batna, Bejaïa, Tlemcen et Ghardaïa, des régions qui possèdent un patrimoine religieux et scientifique dans divers domaines (médecine, astronomie, arts...) en langue arabe et tifinagh et ce, en vue de promouvoir le patrimoine national culturel et cultuel, d'après Omar Bafouloulou, directeur des séminaires au niveau du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Farid Atik, ancien professeur au Centre islamique de formation des cadres a, dans sa communication, mis en exergue les manuscrits de nombreux cheikhs et savants de la zaouïa Sidi Abderrahmane Ellylouli-sise à Tizi Ouzou et spécialisée dans les dix lectures du Coran-dont Cheikh Rezki Cherfaoui diplômé d'El Azhar, Mouloud El Hafidhi qui était spécialiste dans la charia et l'astronomie, ou encore Cheikh Mohamed ben Antar et bien d'autres exégètes méconnus du grand public.