D'emblée, le consultant à l'Anep, Sid Ali Sekhri, dira que « traiter le sujet de l'Emir Abdelkader est assez important et lourd eu égard à sa personnalité. Un libraire ne peut être que séduit par une personnalité historique aussi prestigieuse que celle de l'Emir Abdelkader, qui a fait du savoir, de la connaissance et de la culture l'élément essentiel et vital de la prise de conscience nationale ». Amar Belkhodja, lui, a évoqué les circonstances historiques de l'allégeance des tribus, le contenu de l'allégeance, son lieu anticipé avec le suffrage universel parce que certains disent que le suffrage universel est né avec l'idée de la Moubayaâ. Durant cette même rencontre, le public toujours aussi nombreux a assisté au caractère de l'adhésion des tribus, du passage de l'allégeance à la nation, le lancement d'une politique d'enseignement par l'Emir Abdelkader tels la justice, l'embryon d'une industrie militaire, la symbolique de l'arbre. En dernier, il y a eu une lecture de deux poèmes sur l'Emir Abdelkader. En deuxième partie, l'interlocuteur retrace la riche bibliographie de l'Emir Abdelkader, tant par l'édition nationale qu'étrangère. « L'Emir Abdelkader n'était pas seulement un farouche résistant à l'occupation française, mais aussi un véritable rassembleur puisqu'il a réussi à réunir autour de lui toutes les tribus qui l'ont désigné chef de la résistance, lors de la première allégeance (Moubayaâ) le 27 novembre 1832, grâce à son aura et son charisme. » Il poursuit : « La première allégeance a permis de le désigner en tant que tel, la seconde qui a eu lieu le 4 février 1833 lui a permis d'instaurer les fondements de l'Etat algérien moderne. » Belkhodja suggère que l'on donne à l'Emir Abdelkader la place qu'il mérite, sur le plan de la résistance armée et aussi en tant que bâtisseur d'un Etat et réunificateur des forces sociales et politiques existantes à cette époque. « Il avait une vision bien lointaine, faire de l'Algérie un état puissant et honorable », conclut-il. L'Emir Abdelkader a été aussi célèbre en Algérie qu'ailleurs. On peut dire qu'il est l'homme du XIXe siècle et qu'un tel génie ne peut se reproduire que chaque 2 ou 3 siècles. En littérature étrangère, on citera l'ouvrage de l'Anglais Churchill et celui du Français Antoine Dupuche qui a écrit un ouvrage intitulé « L'illustre captif de Saint-Amboise ». En Algérie, nous retrouvons un livre de l'historien Mahfoud Kadache, écrit en 2002. Quant à Amar Belkhodja, il se distingue par son livre intitulé « L'Emir Abdelkader, ni sultan ni émir ». Par ce titre, il qualifie merveilleusement et intelligemment le noble parcours de l'Emir Abdelkader dans sa fonction de fin stratège illuminé par une immense culture. Ce qu'a fait l'Emir Abdelkader ne peut se concevoir nulle part ailleurs. D'ailleurs, c'est pour justifier cette haute personnalité qu'aux Etats-Unis, une ville a été nommée en son nom, « El Kader ». Un simple exemple raconté par Amar Belkhodja donne une idée du grand stratège de guerre qu'a été l'Emir Abdelkader, cet exemple se résume par cette extraordinaire performance : faire transiter toute une ville, la smala, avec ses hommes, ses femmes, ses enfants, ses troupeaux, sa logistique militaire, soit plusieurs centaines de personnes, sans se faire remarquer et attaquer par l'ennemi. Celui-ci impuissant a dû détruire tous les pâturages et éliminer toutes les tribus pour l'affaiblir et l'affamer, sans résultats. Des conférences sur Abdelmalek Ramdane, tombé au champ d'honneur dès la première semaine du mois de novembre 1954, et sur les événements du 11 Décembre 1960 seront bientôt organisées.