Le président de La Fondation eponyme, Mohamed Lamine Boutaleb, a sévèrement critiqué le documentaire consacré à la vie de l'Emir par Salem Brahimi L'Emir Abdelkader n'était pas seulement un farouche résistant à l'occupation française mais aussi un véritable «rassembleur», a indiqué hier à Alger, le président de la Fondation éponyme, Mohamed Lamine Boutaleb. «L'Emir Abdelkader était plus qu'un résistant, il était un rassembleur puisqu'il a réussi à réunir autour de lui toutes les tribus qui l'ont désigné chef de la résistance lors de la première allégeance (moubayâa) le 27 novembre 1832, grâce à son aura et son charisme», a souligné M. Boutaleb lors du forum du quotidien El Moudjahid. Le président de la Fondation Emir Abdelkader a estimé que «si la première allégeance a permis de le désigner en tant que tel, la seconde qui a eu lieu le 4 février 1833 lui a permis «d'instaurer les fondements de l'Etat algérien moderne». «La deuxième moubayâa lui a permis de mettre en place les organes d'un Etat moderne: une monnaie frappée, une armée de près de 10.000 hommes, un système éducatif ainsi qu'un système de santé sachant qu'il a été le premier à mettre en place des ambulances», a-t-il relevé précisant que l'Emir accordait une importance particulière à la justice. «La justice était sa préoccupation première, car il considérait que la justice sans la force est inutile et la force sans la justice est tyrannique», a expliqué M. Boutaleb. Evoquant, par ailleurs, le film documentaire sur l'Emir réalisé par Brahim Salem, le président de cette fondation note que «ce travail est tout sauf une oeuvre qui retrace le parcours de cette personnalité hors du commun». «Je suis intransigeant lorsqu'il s'agit de la vie de l'Emir. Un tel projet doit être soumis à une commission, car tout acte de l'Emir, à lui seul, mérite un film», a-t-il affirmé revendiquant le droit de regard de la fondation sur tout travail qui se fait autour de la personnalité de l'Emir Abdelkader. Selon M.Boutaleb, l'esprit de l'Emir Abdelkader «doit guider chacun de nos pas» dans l'édification du pays.