L'armée turque a annoncé, hier, que vingt-deux « rebelles » pro-turcs ont été blessés lors d'une attaque chimique menée par l'organisation terroriste Daech, dans le nord de la Syrie, fief de l'opposition soutenue par Ankara. C'est la première fois que la Turquie, dont les troupes combattent depuis fin août dernier dans le nord de la Syrie Daech — mais également les rebelles kurdes syriens —, accuse ce dernier d'avoir recours aux armes chimiques. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait accusé Daech d'avoir eu recours aux armes chimiques et estimé que l'organisation pourrait avoir fabriqué elle-même du gaz moutarde. Selon l'armée, l'attaque s'est produite dans la région du village de Khaliliya, à l'est d'Al-Rai, où les « rebelles » soutenus par des forces spéciales et l'aviation turques tentent de déloger les terroristes de la zone frontalière. L'armée n'a pas précisé quel type de gaz toxique avait été utilisé. Les « rebelles » blessés ont été acheminés en Turquie par des équipes de l'agence du gouvernement turc en charge des situations d'urgence (AFAD) et admis à l'hôpital de la ville frontalière de Kilis, selon les médias turcs. Les « rebelles » syriens soutenus par des militaires turcs ont déjà pu reprendre à l'organisation terroriste les localités de Jarablous et Al-Rai et progressent vers Al-Bab. Cela intervient alors que plus de 400 civils ont fui dans la nuit de samedi dernier à hier, les quartiers rebelles d'Alep vers des zones contrôlées par les forces gouvernementales, peu après la prise par l'armée du plus grand quartier rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'« opposition » armée. Une partie de ces habitants, venant pour la plupart des quartiers de Haydariyé et de Shaar, ont rejoint dans la nuit le quartier de Massaken Hanano, repris samedi dernier par les forces du régime, selon l'OSDH. Cette reconquête, annoncée par les médias officiels, pourrait représenter une percée majeure pour l'armée syrienne dans l'offensive pour la deuxième ville de Syrie. La presse syrienne a salué le « succès » de l'armée. De leur côté, les « rebelles » armés ont intensifié leurs tirs de roquettes sur les quartiers ouest samedi dernier au soir, tuant au moins quatre civils et blessant des dizaines, selon la même source. Au total, 27 civils dont 11 enfants ont péri depuis le début de l'opération.