« L'année de 2017 sera l'année de la fin de l'occupation de la Palestine. Elle sera également la centième année de l'occupation des terres palestiniennes après les accords secrets de Sykes-Picot signés le 16 mai 1916, entre la France et le Royaume-Uni prévoyant le partage du Proche-Orient », a déclaré, hier, le diplomate Haithem Amaïr, conseiller auprès de l'ambassade de Palestine à Alger, lors de son intervention à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, organisée au forum de la mémoire d'El Moudjahid, en coordination avec l'association Machaâl Echahid. Le diplomate palestinien explique qu'aujourd'hui les Nations unies doivent reconnaître qu'il ne s'agit pas d'un conflit entre la Palestine et l'entité sioniste, mais il s'agit d'une occupation. Pour lui, la Palestine est sous occupation israélienne. « En 2000, les Israéliens ont construit un mur de séparation sur une distance de 200 km qui a dépassé aujourd'hui les 700. Depuis 1967, les Palestiniens n'ont pu construire que 9 écoles alors que 10.000 élèves n'ont pas de place pédagogique », a tenu à déplorer le représentant palestinien. Ce dernier se demande pourquoi l'ONU n'applique pas les accords de Genève qui prévoient le partage de la souveraineté sur El Qods qui serait alors la capitale des deux Etats, les quartiers arabes et l'Esplanade des mosquées étant sous souveraineté palestinienne. Ces accords, rappelle-t-il encore, prévoient aussi l'évacuation par Israël de 98% du territoire de la Cisjordanie (peuplé pour l'essentiel de colonies) et la totalité de la bande de Ghaza, ainsi que le règlement de la question de la libre circulation des personnes et des biens entre ces deux entités et le retour des réfugiés palestiniens avec indemnisation. Haithem Amaïr, qui appelle à l'unité des Palestiniens, a évoqué le 7e congrès du parti Fatah, ouvert hier, en présence du président Mahmoud Abbas. Il prévoit notamment l'élection des 23 membres du comité central du parti, dont Mahmoud Abbas est le président, ainsi que des 132 membres du conseil révolutionnaire. Les résultats de ce congrès sont attendus par tous les Palestiniens qui espèrent que la hache de guerre sera enterrée entre le Fatah et le mouvement Hamas pour se mobiliser pour la même cause : la libération de la Palestine. Le diplomate palestinien estime que l'unité palestinienne est plus que jamais nécessaire aujourd'hui, pour faire face à l'autre menace de l'Amérique qui favorise la propagation de la présence israélienne dans les terres palestiniennes. Intervenant à cette occasion, Saïda Benhabylès, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), a rendu un vibrant hommage à la femme palestinienne qui résiste avec toutes ses forces à la violence israélienne. « On ne peut pas parler de la journée mondiale de lutte contre la violence envers les femmes, sans évoquer le drame que vivent les femmes palestiniennes au quotidien », a souligné l'ex-ministre de la Solidarité et présidente de l'Association nationale d'aide à la femme rurale. Invité à s'exprimer, Ahmed Guetiche, représentant de l'UGTA, réitère le soutien indéfectible des travailleurs algériens aux Palestiniens. Illustrant la solidarité concrète de l'UGTA avec le peuple palestinien, le responsable de la centrale syndicale a rappelé la caravane organisée, en 2014, dont il était du voyage au sein d'une délégation algérienne, qui s'est rendue en Palestine. Enfin, l'historien, le Dr Lahcen Zeghidi, estime que la solidarité des Algériens et de certains pays envers les Palestiniens a dépassé les slogans pour devenir réelle et palpable. Selon lui, l'Algérie a de tout temps apporté son soutien à la Palestine même quand elle avait, elle-même, besoin d'appui pour se libérer du joug colonial.