Le Forum africain d'investissements et d'affaires, le rendez-vous que l'Algérie donne aux opérateurs économiques du 3 au 5 décembre prochains, offre des opportunités d'affaires importantes à plus d'un titre. C'est l'avis de certains opérateurs algériens intervenant dans la sphère économique. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bay Nasri, a souligné que l'Algérie dispose d'un atout important favorisant le développement du commerce avec l'Afrique. Il s'agit de la Transsaharienne qui s'étale sur 2.400 km et qui va jusqu'à la frontière du Niger, a t-il précisé. Une route jugée « éminemment importante ». Pour cet expert, l'Algérie doit tracer une stratégie bien définie pour pouvoir placer ses produits sur le marché africain. De son point de vue, l'Algérie doit viser, dans le cadre de cette stratégie, le Niger eu égard à sa position géographique dans le continent noir. « Le Niger doit être un pays stratégique pour l'Algérie, car il fait frontière avec de grands pays du continent, à savoir le Tchad, le Nigeria, le Burkina Faso, le Benin, le Togo et le Mali », a-t-il dit. Le Niger peut constituer un pays de transit pour la marchandise algérienne vers d'autres pays de l'Afrique. L'Anexal préconise, dans ce cadre, l'ouverture de la frontière avec le Niger aux investisseurs et exportateurs algériens. « Elleest ouverte tous les 15 jours uniquement pour le troc. Alors pourquoi pas pour nous ? », s'est-il interrogé. Selon lui, pour gagner ce challenge, l'Algérie doit signer des accords commerciaux avec les espaces africains, notamment l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). C'est ce qui permettra, a-t-il dit, à notre pays de réaliser son intégration économique et de renforcer la compétitivité de ses produits dans un cadre réglementaire. Outre la revendication d'ouvrir une zone franche au niveau de Tamanrasset, l'Anexal souligne également la nécessité que les banques algériennes s'installent dans ces pays. Elle propose également d'accorder des lignes de crédit à des pays africains pour acheter les produits algériens. De son côté, Abdelwaheb Ziani, membre de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), a indiqué que l'Algérie est pratiquement absente sur le marché africain. « Nous avons une industrie forte, mais elle n'est pas connue sur le marché africain. Ce forum constitue donc une opportunité pour courtiser les opérateurs africains, mais aussi pour leur faire découvrir nos potentialités en termes de production », a-t-il dit. Il ajoutera : « Nous nous préparons aux rencontres BtoB et à l'organisation de visites au niveau de notre entreprise. » Ziani a fait remarquer que l'Algérie peut se frayer facilement un chemin et positionner ses produits sur le marché africain vu la qualité proposée. « Je viens de rentrer de Dakar où nous avons participé à un salon et je vous assure que le stand algérien était le meilleur de par son organisation et la qualité des produits exposés », a t-il dit. « Nous devons tabler sur les produits agricoles, l'agroalimentaire et les services », a ajouté notre interlocuteur. Ziani préconise de former les jeunes dans le transport du lourd. Pour lui, la route est la plus commode. « La liaison Alger-Dakar par bateau se fait en 28 jours, alors que par route, elle ne dépassera pas les 4 jours », sans compter qu'Air Algérie a mis récemment à la disposition des exportateurs un cargo Afrique de 13 à 20 t. Pour Ali Bay Nasri, la logistique fait défaut. Le rail est le plus approprié pour le transport de la marchandise, selon lui. Le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, a indiqué, pour sa part : « Nous sommes en train de dimensionner le parc de la SNTF par rapport à toute demande des pouvoirs publics. Nous nous inscrivons dans la politique du gouvernement : faire de l'Algérie une force économique au niveau régional. Si le rail va jusqu'au Mali, ce sera très pratique. » Kamel Djebara, représentant d'une entreprise privée installée à Bejaïa, spécialisée dans le transport routier de marchandises, poids lourds, a soulevé, quant à lui, le problème de l'insécurité. L'assurance marchandise vers les pays africains existe, selon Ahmed Haftari, directeur central du marketing auprès de la CAAT. Cette compagnie d'assurance prendra part au rendez-vous africain dans la perspective « de développer des partenariats et de s'ouvrir à d'autres horizons ».