Des spectacles hauts en couleur et aux formes différentes ont conquis, vendredi soir, le nombreux public de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaih. Le festival aura connu une de ses plus belles soirées avec l'affluence de mélomanes, venus apprécier la variété des répertoires présentés. Le grand espace de la salle n'aura pas suffi à contenir l'ensemble des spectateurs, dont certains ont occupé les allées et une partie d'entre eux s'est confrontée à la fermeture, par les préposés à l'accueil, des accès à la salle. Le trio espagnol « La Ritirata », composé de son fondateur et chef d'orchestre Josetxu Obregon au violoncelle, Pablo Zapico à la guitare baroque et David Mayoral à la percussion a étalé une dizaine de pièces dans les genres baroque et classique, dans un silence religieux. Dans une orchestration exécutée en sourdine, des airs dessinés par des accords harmonieux joués en arpège, soutenus par les notes basses du violoncelle et une percussion aux rythmes ternaires, ont plongé l'assistance dans une atmosphère feutrée. Parmi les grands compositeurs du XVIIe siècle brillamment repris, Giovanni Battista Vitali, Domenico Gabrielli Gaspar Sanz, Santiago de Murcia et Antonio Caldara. Professionnalisme et rigueur Epoustouflants de virtuosité et de maîtrise de l'instrument, les cinq musiciens autrichiens du « Graser Salon Orchester », dirigés par le violoniste Klaus Eberle, se sont surpassés de technique et de dextérité, dans une prestation livrée dans le genre « Music-Hall » où de grandes pièces du classique ont été dispensées, le temps d'un soir, de l'attitude et de la rigueur académiques. Accompagnant leur jeu par de légères chorégraphies synchronisées, l'ensemble autrichien de cordes a étalé, entre autres pièces, « Parade du printemps » (pot-pourri de l'opérette) de Robert Stolz et « Le thème de Tara », de Max Steiner. Les chants d'opéra « Fledermaus » et « Verbundenheit » ont été rendus par la voix cristalline de la cantatrice autrichienne Birgitta Wetzl du « Graser Salon Orchester » qui a conclu avec le public, impliqué en cadençant des mains, avec « Marche de Radetsky », célèbre pièce de Johann Strauss (1825-1899). Invitée d'honneur du festival, la France est apparue avec « L'Orchestre de l'Opéra de Massy » (Essonne-Sud de Paris) dirigé par Constantin Rouits et composé de sept instrumentistes dont quatre musiciennes. L'ensemble a présenté un répertoire d'une vingtaine de pièces de très courtes durées, dans les registres lyrique et symphonique. Des œuvres de grands compositeurs dont Maurice Ravel, Gabriel Fauré et Francis Poulenc ont été rendues par les concertistes avec un professionnalisme empreint de rigueur académique. Le public de l'Opéra a savouré chaque instant dans l'allégresse et la volupté, applaudissant longtemps les concertistes, en présence d'ambassadeurs et représentants des missions diplomatiques accréditées à Alger. Le festival se clôture ce soir.