Une démarche nécessaire qui exige des APC d'user pleinement de leur autorité que confèrent les prérogatives consacrées, notamment, dans le code communal. Bien qu'il existe dans la wilaya de Tipasa des communes qui arrivent à boucler l'année comptable avec des bilans plus ou moins équilibrés, d'autres sont classées pauvres. S'arrêter au stade du constat, tout en faisant des appels aux fonds pour faire marcher les affaires de la cité, risque de ne plus faire recette. Lors de sa dernière visite à travers les trois communes de la daïra d'Ahmeur El Aïn, Moussa Ghelaï, wali de Tipasa, a usé de termes on ne peut plus clairs, pour inciter les élus locaux à assumer pleinement la gestion de leur circonscription. « L'Etat se désengagera tôt ou tard des subventions allouées aux communes, qui sont appelées à valoriser leurs ressources locales en diversifiant leurs sources de financement et en faisant du porte-à-porte, pour le recouvrement des créances », soulignera-t-il. Ce langage dénué de toute démagogie est loin d'être un vœu pieux, dans la mesure où il existe une marge de manœuvre non négligeable pour les APC, afin, justement, de renflouer leurs caisses, particulièrement en recourant à des opérations de recouvrement de créances d'envergure. En effet, le taux de recouvrement des créances par les APC à Tipasa demeure presque insignifiant. A ce propos, le chef de l'exécutif de la wilaya a dévoilé lors de la visite en question des statistiques qui illustrent parfaitement la situation. « Comment une commune peut-elle survivre, alors que son taux de recouvrement des créances est de 4,5% pour l'une et à peine de 12% pour une autre commune dans la wilaya de Tipasa », confie-t-il. Selon les autorités de la wilaya, la rationalisation des dépenses passe inéluctablement par la valorisation des patrimoines des communes qui, à terme, peut concourir substantiellement à l'autofinancement des communes et par extension, réunir continuellement les conditions d'un cadre de vie décent aux populations locales. Outre le recouvrement des créances, le code communal a prévu également toute une batterie de mesures afin que l'APC devienne un acteur économique de taille dans la commune, en promouvant et en s'impliquant dans des actions entrepreneuriales, susceptibles de booster les investissements créateurs de richesse et d'emploi. Pour en revenir à la visite du wali de Tipasa à la daïra d'Ahmeur El Aïn, ce dernier fera savoir qu'une enveloppe financière sera décaissée pour améliorer le cadre de vie des citoyens de la commune de Sidi Rached, l'une des plus pauvres de la wilaya. « Dans la commune de Sidi Rached, démunie en ressources financières, le wali a débloqué une cagnotte à hauteur de 6 milliards de centimes du budget de wilaya pour financer les travaux d'amélioration urbaine à l'arrêt, et a ordonné au DTP de prendre en charge le revêtement de la rue principale », indique, à ce propos, Badjou Mohamed, chargé de communication de la wilaya.