Une virée effectuée, hier, au marché Ahmed- Bouzrina d'Alger-Centre renseigne sur les prix des fruits et légumes ainsi que ceux des viandes blanches. Pour ce qui concerne les légumes de saison, tels que la pomme de terre, la carotte, le fenouil, l'oignon, la tomate, les prix sont stables même s'ils sont jugés un peu élevés pour les personnes aux revenus modestes. Mais, selon Bouchrit Abdelkader, secrétaire national à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les prix répondent à la réalité du marché national. « Quand on sait qu'en 2016, le dinar a connu une dépréciation de 40%, il est évident que les prix connaissent une hausse, et c'est tout à fait normal », dit-il en soulignant le manque de production. « C'est le principe de l'offre et de la demande », précise-t-il. Les légumes qui restent toujours chers depuis un certain temps sont le haricots vert (160 da) et la courgette (entre 160 et 180 DA). La courgette est « un produit hors saison qui est cultivée sous serre en petite quantité d'où son prix élevé », a expliqué notre interlocuteur. D'autres facteurs font que les prix des fruits et légumes augmentent. Il s'agit de l'importation des produits utilisés dans l'agriculture. « Ces produits totalement importés ont connu une hausse de 100%. Ajoutez à cela le manque de maîtrise du circuit de la distribution », a expliqué Bouchrit. Concernant la hausse du prix du poulet qui a connu une augmentation de 40%, selon lui un taux jamais égalé , la raison principale est la maladie qui touche depuis plus d'un mois la volaille. « Les producteurs ont peur de cette maladie. Et le manque de production a entraîné un renchérissement du prix, qui habituellement se situe entre 15 et 25% », a-t-il fait savoir. Selon un vendeur de légumes, les prix risquent de flamber encore davantage d'ici à quelques jours, en raison, dit-il, du Mouloud. Ce n'est pas encore la frénésie des achats puisque les familles préfèrent acheter des légumes frais, c'est-à-dire un ou deux jours avant la fête. Il faut attendre encore une semaine pour faire un constat. « Vous savez, même si tous les agriculteurs cultivaient le navet, en période de fête, il connaîtrait une hausse systématique parce que les Algériens se rabattent sur ce légume pendant l'Achoura ou le Mawlid ennabaoui », dit-il.