Mouammar Kadhafi a-t-il déjà perdu la face ? La puissance militaire de la coalition occidentale aura été, bien au contraire, à la mesure de la détermination du «Caïd» enturbanné qui a promis, hier, aux «croisés», une «longue» et...«victorieuse» guerre. Car, à l'heure où les états-majors des forces coalisées assurent du bon déroulement des opérations, mettant à nu la vulnérabilité de la défense militaire du régime, le leader libyen est monté, encore une fois, au créneau, pour promettre l'enfer à ses «agresseurs». «Nous sommes les victorieux, vous êtes les vaincus. Nous ne nous replierons pas du champ de bataille car nous défendrons notre terre et notre dignité», a-t-il juré dans un message sonore, le deuxième depuis le début des raids aériens. Samedi, alors que les Rafale français commençaient à larguer les premières bombes sur les milices du régime à l'entrée de Benghazi, le «Guide» libyen a prévenu ses «amis» d'hier ennemis depuis toujours de transformer la mer Méditerranée en «champ de bataille» en menaçant de s'attaquer à «tout objectif civil ou militaire» en Méditerranée. «Les intérêts des pays ayant participé à l'agression seront en danger», a-t-il mis en garde en annonçant, dans la foulée, qu'il allait aider à redoubler les flux des migrants africains vers l'Europe. A ses yeux, les frappes aériennes et aux missiles étaient une «agression croisée injustifiée» mais contre laquelle «le peuple libyen courageux allait lutter». Comment ? A l'heure où ses troupes, à Misrata, à Tripoli, à Syrte, subissaient les attaques lourdes et massives de l'aviation franco-britannique, le «Roi des rois africains» décide d'armer «son» peuple en ouvrant les dépôts d'armes. Ne démordant pas de chercher des soutiens étrangers, y compris chez ses voisins arabes, qui prennent pourtant part aux opérations militaires, Kadhafi a appelé les peuples arabes, africains et latino-américains à soutenir le peuple libyen, non sans demander, auparavant, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU.