Les festivités du Mawlid Ennabaoui Echarif se sont déroulées dans le calme par rapport aux années précédentes, sous l'œil vigilant des policiers et sapeurs-pompiers, notamment dans la capitale. Les bruits étaient moins stridents et les pétards moins explosifs. Les « guerres de rue » qui ébranlaient les quartiers populaires, notamment Bab El Oued, Bachdjerrah, Belouizdad, ont disparu cette année, a-t-on constaté. Les policiers se sont déployés, en fin d'après-midi de la journée de dimanche, dans les points stratégiques, dans le cadre d'un dispositif mis en place en prévision de la célébration de cette fête religieuse. « Il s'agit de mesures préventives », a indiqué la cellule de communication de la Sûreté de wilaya d'Alger. Outre la sécurisation des stations de transport, il a été procédé à la multiplication des patrouilles mobiles et pédestres, dans les ruelles afin de localiser tout mouvement suspect. « Ces brigades mobiles ont pour mission l'identification des suspects et la mise en échec des tentatives d'agression ou atteintes aux biens en milieu urbain », a rapporté la même source. Le dispositif a également prévu la mobilisation de policiers à l'entrée des hôpitaux, afin de faciliter l'accès aux blessés en cas d'incident lors de la manipulation des pétards. Aucun incident n'a été signalé grâce à la mobilisation des agents de la police sur les routes et dans les quartiers, durant ces dernières 48 heures. Il en est de même pour les services de la Protection civile qui a mobilisé toutes ses unités d'intervention. Un dispositif spécial a été mis en place à proximité des quartiers et des points stratégiques. Il consiste en la mobilisation de camions anti-incendie et d'ambulances, afin d'assurer une intervention rapide. En outre, des équipes pédestres de la Protection civile ont été également mobilisées dans les quartiers pour la sensibilisation des jeunes, notamment sur le jet des pétards sur les passagers, les véhicules ou à partir des balcons des immeubles. Résultat : baisse sensible des dégâts cette année par rapport aux années précédentes, selon le chargé de communication de la Direction générale de la protection civile (DGPC), le capitaine Nassim Bernaoui. En effet, les unités de la PC sont intervenues dans sept incendies dont six au niveau de la capitale. Le premier incendie s'est déclaré à Bab El Oued à 18h14, au niveau d'un balcon à la rue Colonel Lotfi, suivi d'un autre dans une chambre à la cité El Mektoub dans la commune de Sidi Moussa à 20h08. Vers 20h, un feu a été maîtrisé à la cité des Palmeraies à Birkhadem. Dans la commune de Mohamed-Belouizdad, un incendie s'est déclaré à 21h03 dans un magasin de vente de pièces de rechange. Pas de répit pour les soldats du feu qui ont mené, en 24 heures, 2.779 interventions, dans différentes opérations. L'une d'elle a été effectuée à Birtouta à 22h23, pour l'extinction d'un incendie au niveau d'un balcon d'une habitation à Haouch El Gazouz. S'agissant des dégâts humains, un enfant a été blessé à l'oreille à Staoueli, suite au jet d'un pétard. Il a été évacué aux urgences de l'hôpital de Béni Messous. A Médéa, les unités d'intervention ont procédé, dans la nuit vers 21h40, à l'extinction de deux incendies, le premier dans une habitation à la cité El Dameyat. L'incendie a causé des gênes respiratoire à une vieille qui vivait seule. Elle a été traitée sur place puis évacuée vers l'hôpital local. Le deuxième incendie s'est déclaré dans une citerne en plastique, à la cité Theniet El Hadjr. Le capitaine Nassim Bernaoui a signalé que les interventions ont été menées au début des incendies, ce qui a limité les dégâts. Le dispositif a été maintenu ces dernières 48 heures afin de faire face à tout éventuel incident. L'officier de la PC s'est félicité de la baisse sensible des dégâts et la maîtrise de la situation, grâce à la vaste campagne de sensibilisation lancée par son institution. La campagne animée en coordination avec les médias et des opérateurs téléphoniques a porté ses fruits. « Le message a été bien reçu et il y a une prise de conscience de la société sur les dangers de ces produits », a-t-il soutenu. Il est à signaler que cette année a été marquée par une saisie record des produits pyrotechniques notamment par les Douanes d'Oran et les services de police de la capitale, dépassant 66 millions d'unités de pétards, suite à des descentes inopinées dans les dépôts et le renforcement du contrôle. Ces saisies ont permis à cette fête d'être moins explosive que les années précédentes.