Le thème ne laisse pa indifférent. « Ce qui est désolant, c'est le retard pris dans la concrétisation de la politique de professionnalisme et de la formation malgré l'existence des textes de loi et le tremplin qu'a constitué la réforme sportive », résume, d'emblée, l'ex-coach des Verts, Hamid Zouba à la salle de cinéma Choulou-Ali, fermée comme la majorité à travers le pays, qui fait le plein en cette occasion. Le wali de Skikda, Bouderbali, le chef de daïra de Collo, le P/APC, les ancienne gloires, Zouba, Soukane, l'ex-coach national Mehdaoui, Boukadoum, Bouras, le docteur en gestion marketing, Bourayou et la presse ont animé les débats en ce jeudi «arc-en-ciel» d'un Collo qui veut résister aux vagues dévastatrices. « Ce qui est encourageant, c'est que c'est une association civile qui a pris cette initiative sur ce thème sensible et primordial pour le développement du football. Seuls la formation et le professionnalisme peuvent hisser le sport, toutes disciplines confondues. Le sport, professionnalisme oblige, est aujourd'hui économique, social, un acte de culture au quotidien, l'organisation s'impose. C'est une responsabilité à assumer au risque de se perdre même dans l'amateurisme », a déclaré le wali de Skikda. L'association des amis du football de la ville de Collo, présidée par l'ex-international et ex-joueur du WKF Collo et de la JSK, Mahfoud Boukadoum, organisatrice de l'événement, a passé son message. Collo a marqué son but. L'événement s'est ouvert en présence de spécialistes, des autorités mais surtout de jeunes, les filles particulièrement qui avouent s'intéresser au sport et dont beaucoup sont pratiquantes et certaines qui aspirent se mettre en survêtement. « Le sport est le complément de l'éducation », estime Radia. Avouons que l'image est forte. Symbolique que le chanteur Sadek Djemaâoui, déclamera sur scène avec une chorale locale. « Nous voulons que notre football et les autres sports reprennent du galon comme durant la période 75-86», souhaitent les élèves du collège Bouaâsla qui veulent profiter de la présence du wali pour lui demander de porter un regard sur ce Collo qui risque de rester une enclave oubliée en matière de sport et de loisirs. Le sort du WKF Collo est dramatique. « Le professionnalisme est obligatoire. Il prend du temps. Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. C'est une affaire de tous, particulièrement des pouvoirs publics. Le professionnalisme ne signifie pas seulement l'argent. Les finances devront servir aux changements de perspectives et non destinées aux salaires et primes des joueurs. Il y a un barème à tout. La grosse masse devra être consacrée à la formation (joueurs, entraîneurs, arbitres) et servir à la réalisation d'infrastructures. LES BASES DU PROFESSIONNALISME Le professionnalisme est une culture. Il ne suffit pas de publier des textes, le terrain d'application est l'aboutissement », expliquera Zouba. « Le professionnalisme repose sur des structures compétentes. Spécialisées, stables et dotées de moyens mais aussi rompues à la recherche de tous les « plus » que la discipline exige. En Algérie, le lancement du professionnalisme ne peut se réaliser si l'on positionne la charrue avant les bœufs. Le professionnalisme s'articule sur une gestion ciblée de tous les segments qui composent la discipline. Le sport à l'école est le premier pas dans la pratique du professionnalisme. Le professionnalisme en Algérie devra, pour se réaliser, s'étudier en fonction des paramètres propres au pays en s'appuyant sur nos expériences pour tirer les conclusions qu'elles soient positives ou négatives. Il faut construire sur des bases solides à l'image de la formation d'un minime pour devenir un bon senior. Cela est aussi valable dans la conception et la gestion qui épousent les réalités des terrains et de ce qui se fait dans le football professionnel dans le monde. le rôle de la presse reste, dans ce domaine, primordial, impartial ». L'intervention du représentant de Horizons était axée sur les principes du professionnalisme et de la formation qui sont indissociables. La formation est la base du professionnalisme. Une vision qui s'accompagne de moyens et d'une politique saine, rigoureuse. On ne peut commander à un club d'opter pour le professionnalisme quand les concepteurs ne sont pas, eux, des professionnels. La mouture du «copier-coller» ne porte pas. La réalité du terrain est loin des exigences du cahier des charges de la FAF. A la fin des interventions, un débat général a été ouvert. Les jeunes n'ont pas mâché leurs mots pour dire leurs préoccupations. Des questions crues sur leurs aspirations. A commencer par la création (lancement) d'un centre de formation de football dans la ville de Collo où les Latrèche, Sedrati, Baghloul, Boukadoum, Kermiche (finalistes de la coupe d'Algérie 85-86 contre la JSK) découvriront leur relève et remettre le WKFC à sa place. Dans l'après-midi, une sélection de la presse d'Alger et de la région Est a donné la réplique au onze des Boukadoum et Gueriche (3-3). Le professionnalisme est une affaire de sensibilisation depuis la base au sommet de la pyramide. Collo est dans la même situation que le football algérien. Collo a besoin d'un grand lifting dans tous les domaines pour redonner la splendeur à cette région jalouse de sa «baie des jeunes filles» qui refuse de froisser son feeling.