Les ordures ménagères de la commune sont déversées à même le sable de la plage de Téléza. La zone a déjà abrité une petite décharge dans les années 1950. À un mois et demi du lancement de la saison estivale, les autorités locales n'ont trouvé comme site pour recevoir provisoirement, comme ils aiment à le préciser, la décharge publique que l'unique zone touristique opérationnelle de toute la daïra de Collo, soit Téléza. Depuis près d'un mois, les engins de ramassage des ordures déversent quotidiennement les ordures ménagères de la commune de Collo à même le sable de la plage, substance perméable d'essence. La décharge est sauvage. Sans protection, elle reçoit la visite des ovins et bovins de toute la zone agricole de Téléza. Non contrôlée, elle accueille, pèle-mêle, des matériaux de construction, des matières plastiques et des produits chimiques. Les éventuels estivants ne seront pas dépaysés. Déjà agressés, depuis 1995, par l'image des blocs de béton hideux longeant la plage, ils auront cette année pour palliatif un tableau peint aux couleurs des ordures. Sollicité par des citoyens en détresse, liberté à donné la parole aux concernés. Le P/APC de Collo, M. Bouasla, se défend et clame à qui veut l'entendre sa bonne volonté. Il a eu à s'expliquer sur la question à plusieurs reprises. La dernière fut devant le wali de Skikda lors de l'installation du nouveau chef de Daïra de Collo. Pour le maire, l'ancienne décharge sise à Boumhadjar est saturée. Le problème de l'empiétement sur les terres agricoles privées s'ajoute à celui des réclamations fondées des riverains. Toujours selon M. Bouasla, la commune de Collo traînant des problèmes de foncier est obligée de chercher des assiettes auprès des communes limitrophes. Selon ce P/APC, une commission ad hoc a procédé dans ce sens au choix d'un terrain dans la localité de Charaïa. or, le maire de cette dernière refuse de valider le choix du terrain. Selon M. Belkahla, “les responsables de la ville de Collo à laquelle j'appartiens moi aussi, du moins culturellement, ne disent pas tout et font croire qu'il existe une certaine susceptibilité entre les deux communautés. Ce qu'il y a, c'est un problème de prérogatives et de démarche. Moi, je suis un élu et je dois rendre compte à mes électeurs dans trois années. Je dois les écouter, surtout quand il s'agit de préserver leur environnement”. Le P/APC de Cheraïa lance pour sa part un appel à une meilleure concertation dans un cadre organisé et serein en rappelant : “les citoyens de Collo savent que la commune de Cheraïa a cédé à l'APC de Collo, dans cette même zone où on veut implanter une décharge publique, une assiette pour recevoir près de 200 logements sociaux locatifs. Les responsables de Collo se sont engagés à nous rétrocéder une partie des unités une fois achevée, mais ils n'ont jamais tenu leurs promesses. Malgré cela, nous n'avons jamais refusé un développement global du grand-Collo pour l'intérêt de tout le massif.” Le mouvement associatif local, lui, essaie d'agir mais il ne peut palier à lui seul la défaillance de l'administration. Pour Hamid de l'association des initiatives touristiques, “le mal est fait et les responsables doivent rectifier le tir au plus tôt. C'est une question de compétence et de niveau intellectuel. Quand on a des responsables qui parlent d'une décharge provisoire comme si l'atteinte à l'environnement est un acte circonscrit dans le temps et l'espace, on a peur pour l'avenir touristique de Collo, déjà au plus mal d'année en année”. Enfin, pour Saïd, membre d'une association culturelle, alors qu'il y a une année, les élus locaux et dans leurs tentatives de justifier l'échec des deux dernières saisons estivales ont usé, entre autres, de l'alibi relatif à la présence des blocs de béton façonnés par l'entreprise chargée de l'extension du port de pêche, les voilà remplacer le moindre mètre carré libéré par ces blocs par… des ordures. M. K.