La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA) est revenue, hier, sur la question des migrants africains. Invitée au Forum de la Chaîne I, Benhabylès a soutenu que « l'Algérie a pris à bras le corps la prise en charge des migrants sur tous les plans ». « C'est la concrétisation de nos valeurs envers des gens victimes de conflits armés », a-t-elle ajouté. Elle a rappelé les aides apportées au continent africain, citant « l'effacement de dettes, la formation gratuite des cadres et l'accueil de dizaines de personnes en 1984 suite à la sécheresse qui a touché le Sahel ». Une partie de ces personnes est toujours dans notre pays. Certaines ont même eu la nationalité algérienne », a-t-elle précisé. D'après Saïda Benhabylès, « la reconduction aux frontières de certains migrants s'est faite dans de bonnes conditions ». « La première opération a concerné des migrants nigériens, à la demande de leur gouvernement. Ils étaient 18.466 personnes, dont des femmes et des enfants mineurs sans accompagnateurs, à bénéficier, en 2014, de ce retour. Le gouvernement suisse avait alors attribué une aide financière de 500.000 francs suisses pour financer des microprojets », a-t-elle expliqué. « Ce n'était pas une déportation mais un retour jusqu'à Agadez dans bus climatisé et un encadrement médical ». « Pourquoi des voix haineuses s'élèvent quant à la prise en charge des migrants ? », s'est-elle interrogée. « La seconde phase a concerné récemment des personnes qui semaient la terreur à Dély Ibrahim (prostitution, vol, drogue). Devant cette situation, les autorités ont décidé de les transférer vers Tamanrasset. « L'Etat algérien a toujours respecté la dignité de ces gens. Dans les rues, vous ne voyez jamais de malades. Les soins sont gratuits et des organisations comme le PAM et le HCR nous aident seulement dans la prise en charge des réfugiés sahraouis », a-t-elle soutenu. La présidente du CRA n'a pas manqué de faire remarquer que le « drame humanitaire est la conséquence de l'irresponsabilité de ceux qui ont décidé de bombarder la Libye ». Pour mettre en exergue le travail humanitaire du CRA et ses 25.000 bénévoles, Benhabylès a fait savoir que « lors de la célébration de la Journée de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge le 16 mars 2016, le CICR et le Croissant-Rouge de plusieurs pays ont désigné Alger « capitale du travail humanitaire ». Abordant enfin la question du financement du CRA, Saïda Benhabylès a indiqué que « la transparence et la crédibilité encouragent les gens à nous aider. « Il y a presque une année, une correspondance de la Caisse d'assurance de Créteil nous avisa qu'une dénommée Fatima Gaumont a, dans son testament, cédé son assurance-vie de 100.000 euros au CRA », a-t-elle révélé .