Le ministère de l'Education nationale a instruit les responsables de laisser les portes des établissements scolaires ouvertes aux élèves du 25 au 29 décembre. Cette démarche a été saluée par toute la famille éducative : enseignants, directeurs d'établissement, parents d'élèves et pédagogues. Pour le ministère de l'Education, c'est une façon de faire d'une pierre deux coups. Il s'agit de permettre aux élèves, notamment ceux des classes d'examen, de réviser leurs cours et rattraper le retard dans le programme. Les grèves avaient quelque peu perturbé le rythme de la scolarité. Au niveau des établissements scolaires, les choses semblent bien marcher. « L'opération fonctionne de manière ordinaire. Les élèves et les enseignants ont répondu présent », nous a affirmé le directeur d'un lycée à Kouba. Il a ajouté qu'un planning a été élaboré à cet effet. Celui-ci, nous explique-t-il, repose sur deux volets : rattraper le retard scolaire et organiser des cours de soutien dans les matières essentielles. Tous les établissements sont ouverts de 8 à 13h. « Néanmoins, il ne faut surtout pas saturer les élèves qui ont besoin d'un moment de détente », a-t-il dit. Pour Ahmed Tessa, pédagogue, c'est une « très bonne et judicieuse décision ». Selon lui, « elle permettra aux élèves d'échanger leurs expériences, de réviser leurs cours et rattraper le retard dans le programme ». Selon lui, « dans d'autres pays, les établissements scolaires sont ouverts durant toute l'année après les heures de travail ». « Sur le plan pédagogique, cela ne posera aucun problème », assure-t-il. « Les élèves ne sont pas obligés d'y aller. Autrement dit, la décision du ministère n'a pas de caractère obligatoire », explique-t-il. Tessa ne veut pas du tout parler d'épuisement. « Ce sont les cours de soutien dispensés dans des mauvaises conditions pédagogiques qui fatiguent les élèves », déplore-t-il. Pour sa part, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, a estimé que c'est une bonne décision. « Elle permettra aux élèves, surtout ceux des classes de terminale, de réviser leurs cours », a-t-il ajouté. Il a souligné qu'elle permettra aussi aux enseignants de rattraper le retard enregistré dans le programme. « Nous avons au moins trois semaines de retard. Cette semaine peut constituer une aubaine pour rattraper ce retard », a-t-il affirmé. Pour Khaled Ahmed, « cette semaine est aussi une manière de lutter contre la propagation des cours de soutien dispensés par les enseignants à titre privé ». Notre interlocuteur a fait remarquer que la cadence des cours « payants » s'accélère pendant les vacances. Le drame, regrette-t-il, est qu'ils sont souvent donnés dans des locaux inadaptés. « Aucune norme pédagogique n'y est respectée », s'emporte-t-il.