Sellal a expliqué que l'augmentation de la TVA inscrite dans la loi de finances 2017 « ne touchera pas les produits de base ». Il a également assuré que « le gouvernement maintiendra sa politique de soutien de ces produits ainsi que la protection des couches vulnérables ». « Le gouvernement est convaincu que la couche moyenne doit continuer de bénéficier des aides de l'Etat, dont le rôle est de protéger la frange de la population vulnérable et celle à faibles revenus », a-t-il soutenu. En précisant que la politique menée par le gouvernement depuis la chute des recettes des hydrocarbures en 2014 vise « la rationalisation des dépenses et non pas l'austérité », Sellal tient à rassurer que l'année 2017 n'aura aucun impact négatif sur la vie du citoyen. Pour preuve, le gouvernement « n'a pas augmenté les prix du gasoil » utilisé essentiellement « par les transporteurs en commun, les citoyens et les agriculteurs ». Les prix du sucre et de la semoule sont restés « stables » ces dernières années « et ne changeront pas en 2017 », tout comme les produits agricoles dont la pomme de terre que « nous allons exporter ». La hausse des prix constatée ces jours sur le marché national concerne « les produits importés », a souligné le Premier ministre. « Il y a une hausse des prix de la banane et de la pomme importées en raison des spéculateurs », a-t-il dit. Une spéculation née depuis que le gouvernement a décidé « de réduire l'importation de beaucoup de produits », a-t-il souligné, précisant que « le gouvernement veillera à la disponibilité des produits essentiels ». Outre les produits de base, les transferts sociaux n'ont pas été touchés par les mesures de rationalisation puisqu'un budget de 1.630 milliards de dinars leur a été consacré dans le cadre de la LF 2017. Il en est de même pour les secteurs de la santé, de la sécurité sociale, de l'éducation, du logement et autres. « Le gouvernement ne remettra pas en cause les acquis sociaux et tous les secteurs concernés restent soutenus, même si cela coûte cher à l'Etat », a-t-il souligné. « Nous poursuivrons le suivi et la maîtrise de toutes les questions ayant trait à la vie du citoyen » a-t-il dit, dénonçant « tous ceux qui tentent de semer la zizanie et qui mettent en péril la stabilité du pays ». Pour lui, l'année 2017 exige de tous les Algériens de « la patience » et de « l'effort ». « Nous avons les moyens pour passer une année ordinaire et améliorer notre situation économique », a-t-il indiqué. La LF 2017 consacre 2.300 milliards de dinars à l'équipement. « Le budget a été revu à la baisse et sera consacré à l'achèvement des projets en cours de réalisation, car, depuis 2014, nous n'avons pas procédé à l'arrêt des projets lancés », a-t-il dit. Concernant les infrastructures de base, le gouvernement a orienté sa politique vers « l'entretien et la maintenance » de ce qui a été fait. A propos du contrôle des marchés, Sellal a estimé que cette action est « nécessaire » pour préserver « le pouvoir d'achat des Algériens ». Il a estimé qu'il sera « impossible » de procéder à une augmentation des prix des produits de base et mis en garde contre « les pratiques de fraude » que connaissent certains produits comme le lait. Interrogé sur la politique de subvention ciblée, le Premier ministre a dit que le gouvernement va entamer la mise en œuvre de cette démarche de « manière progressive ». Les premières actions concernent la nouvelle tarification de l'électricité et de l'eau par l'introduction de cinq catégories de prix, selon la consommation. Dans ce contexte, le Premier ministre a exclu « toute augmentation de salaires ». Il a fait savoir que certaines entreprises « ont accepté volontairement de procéder à la réduction de la masse salariale en 2017 ». A propos de la situation économique du pays, Sellal a assuré de « la maîtrise » de la situation en soulignant que « l'Algérie va pouvoir fonctionner avec les moyens financiers dont elle dispose actuellement ». Selon lui, « il peut y avoir recours à l'endettement extérieur en 2017 pour le financement des investissements ». Si cette option est retenue, l'Algérie « est très à l'aise » vis-à-vis des banques internationales, car nous ne sommes pas endettés ». Affirmant que le nouveau modèle économique vise à faire de l'Algérie « un pays émergent » à l'horizon 2019, Sellal se dit convaincu que le sursaut économique ne peut se réaliser qu'à travers une diversification de l'économie avec les moyens financiers actuels.