« Fort, franc et rassurant. » C'est ainsi que des chefs d'entreprise ont qualifié l'intervention du Premier ministre. Chacun s'accorde à dire qu'il a dressé un état des lieux, sans concessions, sur la situation économique du pays. Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz, estime que l'intervention dénote la clairvoyance du gouvernement. « Il a l'avantage de communiquer avec cœur et surtout avec franchise », a-t-il dit, avant d'ajouter que l'intervention « vient à point nommé pour rassurer et apaiser les esprits ». Pour lui, « il a levé toute appréhension sur la loi de finances pour 2017 qui est l'objet de polémiques ». Selon Naït Abdelaziz, celle-ci consolide la politique du gouvernement qui vise la diversification de l'économie nationale et booster les exportations hors hydrocarbures. « La loi de finances préserve les fondamentaux de l'Etat, une République démocratique et sociale », a-t-il souligné. Le président de la CNPA a salué le maintien du processus de la concertation et du dialogue. La Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) affiche la même satisfaction. Son vice-président, Abdelwaheb Ziani, a affirmé que le message d'Abdelmalek Sellal constitue un signal fort pour l'industrie nationale ». « Nous sommes soulagés de constater la volonté du gouvernement à soutenir le tissu productif à travers l'accompagnement de l'entreprise pour que celle-ci aille de l'avant », nous a-t-il confié. La Cipa agrée le nouveau modèle économique sur lequel elle a été concertée, a précisé notre interlocuteur. « L'entreprise algérienne doit avoir pour objectif de tirer vers le haut la croissance économique », a-t-il ajouté. Pour lui, « la nouvelle loi de finances s'inscrit dans cette optique. Son impact sur l'entreprise est favorable et l'augmentation de la TVA de deux points est justifiée. « L'Etat cherche de la ressource pour renflouer ses caisses », a-t-il soutenu. Ziani reconnaît les efforts consentis en matière d'amélioration du climat des affaires, dont l'accès au financement bancaire. Il déplore, cependant, la non-application des lois sur le terrain. Le vice-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) et président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Mohamed-Laïd Benamor, salue l'intervention du Premier ministre. « Nous soutenons la politique économique du gouvernement et œuvrons à renforcer notre contribution par la création de la richesse et des postes d'emploi », a-t-il dit, qualifiant le message de Sellal de « sincère, spontané et réfléchi ». L'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) estime, par la voix de son président, Ali Bey Nasri, qu'encourager les exportations est salutaire. « Encore faut-il mettre en place une stratégie bien définie et des mécanismes adéquats », dit-il, citant entre autres la révision de la réglementation de change et l'ouverture de zones franches. Enfin, l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) estime que l'intervention est opportune. « Elle rassure la classe moyenne et les familles démunies qui craignaient de fortes augmentations », a souligné son président, Mustapha Zebdi. « Nous espérons seulement qu'il y ait des pratiques concrètes sur le terrain pour freiner la flambée des prix sur les marchés », a-t-il indiqué. Il déplore que ces derniers soient soumis au diktat de spéculateurs et de commerçants indélicats. L'Apoce plaide pour la mise en place d'un système de régulation pour stabiliser les prix. Elle propose au gouvernement de plafonner la marge bénéficiaire des commerçants, au moins pour les produits de large consommation. L'Apoce préconise aussi l'utilisation obligatoire des factures et des bons d'achat pour assurer le contrôle.