Sur le plan commercial, l'année 2016 qui vient de tirer sa révérence a été marquée par la mise en œuvre effective des licences d'importation. Celles-ci constituent une mesure à multiples effets. Par leur introduction comme mode opératoire dans le commerce extérieur, les pouvoirs publics visent à réduire au maximum la facture des importations. Le Trésor public traîne cette dernière comme un boulet. L'autre effet attendu est la relance des exportations hors hydrocarbures qui ne dépassent pas les 3%. Il s'agit enfin de lutter contre le phénomène de surfacturation. Les licences d'importation ont touché en premier lieu trois produits, à savoir les véhicules, le ciment et le rond à béton. Cette liste est laissée ouverte pour introduire, quand le besoin se fait sentir, de nouveaux produits à soumettre au régime des licences. Les résultats de ce régime sont palpables. Au mois d'août 2016, un gain économique de 4 milliards de dollars a été enregistré, selon le directeur général chargé du commerce extérieur, Saïd Djelab. A la fin de l'année, ce gain a grimpé, selon l'APS, à 6 milliards de dollars par rapport à l'année 2014 où les importations des trois produits avaient enregistré un pic. Au titre de l'année 2016, 225 licences d'importation ont été attribuées, dont 40 pour l'importation de véhicules. Le contingent d'importation des véhicules avait été fixé à 152.000 unités avant d'être réduit à 98.374. L'année 2016 a été clôturée avec une facture de un milliard de dollars. Celle-ci s'était chiffrée à 3,14 milliards de dollars en 2015, valeur d'importation de 265.523 unités. Associé à cette démarche, le ministère de l'Industrie a tiré profit pour relancer le tissu industriel et booster la production nationale. Dans le secteur automobile, les concessionnaires ont été contraints d'engager, au minimum, un projet d'investissement pour pouvoir bénéficier d'une licence d'importation. Ainsi, plusieurs projets de montage de véhicules ont été lancés grâce à des partenariats stratégiques conclus avec de grandes firmes mondiales telles que Renault, Mercedes, Volkswagen. L'Algérie a vu également accroître ses capacités de production du ciment après avoir limité les importations. A partir de cette nouvelle année, l'Algérie n'importera plus de matériaux de construction. C'est ce que le ministre de l'Industrie et des Mines avait déclaré il y a quelques mois. « En 2017, aucun sac de ciment ne sera importé et nous dégagerons un premier volume à l'export », avait promis Bouchouareb. Lors de sa dernière intervention à la Télévision nationale, Sellal avait évoqué l'impératif de ramener le seuil des importations à 45 milliards de dollars. Il a mis en exergue également la relance des secteurs de l'automobile et du ciment. Dans quelques années, l'Algérie sera en position d'exportateur », a-t-il assuré.