« La lecture ou le plaisir des livres ont toujours été rangés parmi les charmes d'une vie cultivée ; ils sont respectés et enviés par ceux qui s'accordent rarement ce privilège », phrase soutirée du livre de Lin Yutang, « L'Importance de vivre », paru en 1948. Nombreux sont les écrivains qui ont évoqué l'importance de lire, l'art de penser, de forger son expérience et surtout faire en sorte qu'il soit cet « ami précieux ». C'est le cas aussi de Sid Ali Sekhri, consultant à l'Anep qui, lors d'une conférence-débat sur les prospectives des évènements organisés par la librairie Chaïb Dzair, a appelé à lutter contre le concept d'une librairie figée et limitée à un simple acte commercial. Pour ce vieux routier de l'édition, il faut créer des espaces d'animation pour faire perdurer la vivacité des libraires, à travers des débats et des rencontres autour des livres. C'est dans ce sens qu'il a annoncé que l'éditeur public tiendra deux à trois fois par semaine des rencontres et des discussions avec des auteurs notamment. En guise d'argument, le modérateur de la rencontre cite les propos du quatrième calife, Ali Ibn Abou Talib : « L'encre des savants est plus précieuse que le sang des martyrs. » Quel avenir pour la librairie à l'heure du numérique ? Sekhri regrette que les librairies soient, à ce jour, presque désertées. « Il est donc temps d'amorcer une réflexion sur le sujet », dit-il. Et de soutenir : « L'Internet prend une place de plus en plus importante mais disperse les rapports humains contrairement au livre qui épargne l'isolement. » Bilan positif Raison pour laquelle la librairie Chaib Dzair de l'Anep ambitionne d'« associer un programme, des idées et des animations passionnantes pour raccourcir le chemin entre le livre et le lecteur ». Dans sa rétrospective pour le dernier semestre 2016, un total de 70 animations ont été organisées. Les activités ont été réparties sur des ventes-dédicaces et des rencontres-débats autour de nombreux livres, entre autres « L'Emir Abdelkader et la moubayaâ », « L'Histoire 20 août 1955-1956 » avec l'historien, AbdelMadjid Merdaci, « Bab El Oued Histoire et Patrimoine » avec Cheikh El Mahroussa, « Histoire du théâtre algérien » avec Abdelhamid Rabia... Suivront d'autres présentations de livres tels « Assia Djebar, une figure de l'aube » récemment animée par Djouher Amhis-Ouksel. Des hommages ont été également rendus à plusieurs musiciens, auteurs, écrivains et journalistes (Noureddine Nait Mazi , la jeune martyre Chaib Dzair, Kheireddine Amayer ». Par ailleurs, des lectures de textes ont fait le long de l'année objet d'animations avec des conteuses en langues arabe, française et tamazight. Pour 2017, le programme sera reconduit et plus enrichi en animations, autres références et hommages.