Le Pentagone a indiqué, mardi dernier, que des avions militaires de la coalition internationale ont effectué, la semaine dernière, une mission de soutien aux forces turques en guerre contre le groupe terroriste Daech, près d'Al-Bab en Syrie. Cette intervention, a ajouté le porte-parole du ministère américain de la Défense, Peter Cook, fait suite « à une demande de soutien aérien de la part de la Turquie, dont certaines forces s'étaient retrouvées sous le feu ennemi ». « Il n'y a pas eu de frappes, mais une démonstration de force visible », précise-t-il en assurant que les forces de la coalition continuera « à parler avec le gouvernement turc à propos du niveau de soutien à accorder à l'offensive turque sur Al-Bab ». Les forces turques sont engagées dans des combats meurtriers contre Daech dans le cadre de l'opération « Bouclier de l'Euphrate » lancée le 24 août 2016. Mais malgré les demandes du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ces dernières semaines, elles n'ont reçu aucune aide des avions de la coalition. Pourtant, les Américains avaient soutenu la première partie de l'offensive turque, mais redoutent que l'armée turc ne s'en prenne, après la « conquête » d'Al-Bab, à la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes, menée par les Kurdes, alliés de Washington. La coalition reproche, également, à la Turquie d'avoir engagé l'offensive de manière unilatérale et sans se mettre d'accord d'abord avec ses partenaires. Mais là, les choses semblent évoluer autrement. La mission de soutien des avions militaires de la coalition témoigne d'un certain réchauffement entre les deux partenaires qui se sont accordés à éradiquer le terrorisme dans le nord de la Syrie. Cinq millions de personnes privées d'eau à Damas Hier, l'état-major turc a annoncé que ses forces ont bombardé 104 cibles de Daech dans le nord de la Syrie tuant au moins six terroristes. « Un total de 111 cibles ont été pilonnées, lundi, par l'artillerie positionnée aux frontières avec la Syrie et huit par l'aviation dont des dépôts d'armes, des refuges et des centres de commandement de l'organisation terroriste », a précisé la même source. En plus de l'opération « Bouclier de l'Euphrate », les parties en conflit en Syrie ont convenu la semaine dernière, sous l'égide de la Turquie et de la Russie, d'un cessez-le-feu sur tout le territoire, un accord qui exclut les groupes terroristes, Daech et Fath al-Cham notamment. Ce groupe a été visé, mardi dernier, par un raid aérien. 25 de ces combattants ont été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, proche de l'opposition syrienne. Les combats se poursuivent, par ailleurs, dans la localité rebelle de Wadi Barada, un secteur-clé où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les habitants de Damas et de ses environs. Au moins 5,5 millions de personnes ne disposent plus d'eau dans ces régions, selon l'ONU. Le gouvernement syrien accuse les rebelles de contaminer au diesel les réserves d'eau et de couper le réseau d'approvisionnement vers Damas qui connaît de sérieuses pénuries depuis le 22 décembre 2016. Les groupes rebelles qui démentent ces accusations protestent contre l'offensive à Wadi Barada.