La Coordination nationale des sciences islamiques a déploré, hier, lors d'une session extraordinaire de son conseil national, que le nombre de postes pédagogiques pour l'enseignement secondaire de cette matière ait été réduit en 2017. Lors de cette session qui s'est tenue au siège de l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation, les représentants de la Coordination ont souligné que la réduction va de pair avec la surcharge des classes. « L'enseignant est tenu à enseigner cette matière aux élèves de première, deuxième et troisième années secondaires, toutes filières confondues. Il est obligé donc de prendre en charge entre onze et quinze classes, soit 500 élèves en moyenne. Est-ce normal ? », s'interroge le secrétaire général de la Coordination, Boudjemaâ Chihoub. Selon un membre de la Coordination, Fodil Chiab, « beaucoup d'enseignants sont partis en retraite anticipée ». La Coordination déplore également que les sciences islamiques soient enseignées, dans certaines wilayas, par des professeurs de philosophie. « Pourquoi recruter des enseignants de philosophie alors que des milliers de licenciés en sciences islamiques sont au chômage ? La réglementation stipule une spécialisation dans chaque matière », clame-t-on. La Coordination exprime, par ailleurs, sa consternation quant au nombre d'heures consacrées à l'enseignement des sciences islamiques, égal à celui de l'éducation physique. « L'Islam est un élément essentiel de l'identité nationale. Quand l'enseignement islamique est perturbé, celle-ci se trouve affectée. Jusqu'à présent, on tente de réduire son enseignement, voire le supprimer. La matière est même supprimée dans les concours interlycées ! », ajoutera Chihoub. Les enseignants présents ont confié leurs désarroi et appréhensions. « C'est la seule matière qui suscite autant d'interrogations. Et cela nous affecte. On se pose toujours des questions sur son avenir et le nôtre aussi. Les sciences islamiques vont-elles continuer à être enseignées dans le secondaire ou pas ? » La Coordination compte saisir la tutelle et le Premier ministère afin de leur faire part de toutes ses préoccupations. « La tutelle doit nous permettre de prendre également part aux travaux de la commission chargée des programmes et méthodologies de la deuxième génération. Les enseignants sont concernés en premier lieu et la commission ne doit pas assurer sa mission dans le secret », souligne le SG. Ce dernier nous confie avoir sollicité une entrevue avec la ministre de l'Education nationale. Il n'a pas encore obtenu de réponse.