• Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine. L'Union africaine ne désespère pas d'arriver à réconcilier Tripoli et Benghazi. D'où l'invitation, à son siège, en Ethiopie, qu'elle a lancée aux représentants de Mouammar Kadhafi et à son opposition pour venir discuter d'un cessez-le-feu. Si le leader libyen a envoyé une délégation dirigée par le Secrétaire général du Congrès général du peuple, Mohamed Abou el-Kassim Zouaï, accompagné de quatre ministres, l'opposition, plus prompte à se rendre en Europe, a opté pour la chaise vide. Jean Ping a proposé à ces derniers de les rencontrer soit à Benghazi, soit au Caire, soit à Tunis. Opposée frontalement à « l'intervention militaire » menée par une coalition dirigée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, avocate d'une « cessation immédiate de toutes les hostilités », l'Union africaine croit encore en une solution négociée à la crise en Libye où « la situation est d'une gravité extrême, tant pour ce pays que pour la région dans son ensemble », selon Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine qui entend inscrire l'action de l'organisation du continent dans le cadre d'un partenariat avec tous les acteurs internationaux concernés. « C'est pour aboutir à la mise en place et la gestion d'une période de transition (...) qui devra déboucher sur l'élection d'institutions démocratiques », dit-il. «L'action de l'UA progresse dans le cadre d'un processus politique déterminé visant à faciliter un dialogue entre les parties libyennes sur des réformes à lancer pour éliminer les racines du conflit (...) et qui devrait aboutir à l'élection d'institutions démocratiques», déclare Jean Ping dans son discours d'ouverture de la rencontre d'hier à Addis-Abeba destinée à « favoriser un échange de vues orienté vers l'action sur la situation en Libye et rechercher les voies et moyens d'une sortie de crise rapide ». Cette envie de jouer les médiateurs n'est pas nouvelle. Le comité de l'UA sur la Libye a développé une feuille de route dans cette perspective. Il l'a explicitée le 19 mars dernier à Nouakchott où il a tenu sa première réunion de concertation et appelé les parties libyennes au « dialogue ». « Plus le conflit se prolonge, plus le risque est grand », estime M. Ping, « d'où l'urgence que revêt la recherche d'une solution durable à la crise, dans le respect de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale de la Libye et dans celui des aspirations légitimes du peuple libyen », explique-t-il, pressant Tripoli d'aller vers « des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle ». Autre point inscrit à l'ordre du jour : l'examen des résultats de la réunion du comité ad hoc de haut niveau de l'UA sur la Libye qui s'est tenue le week-end dernier à Nouakchott Les délégués de l'Union européenne, de la Ligue arabe, des pays de la Conférence islamique, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du comité de l'UA spécialement mis en place pour suivre la situation en la Libye ont fait le voyage en Ethiopie.