Comme prévu, après un mois de concertation et de discussions entre les trois principaux acteurs de l'institution universitaire(enseignants, étudiants et représentants de la tutelle), la conférence nationale des chefs d'établissement de l'enseignement supérieur s'est tenue hier à l'USTHB (Bab Ezzouar). Présidée par M. Rachid Haraoubia, cette rencontre s'est élargie aux directeurs adjoints chargés de la pédagogie et de la post-graduation et a vu la participation d'une centaine d'étudiants. La rencontre d'hier a été consacrée à l'étude, au sein de trois commissions, des doléances en suspens, notamment l'établissement des passerelles entre les formations des deux systèmes et l'équivalence entre les les diplômes. Les conférences régionales (centre, est et ouest) n'étant pas parvenues à des mesures concrètes, cette conférence devait achever les travaux et aboutir à des recommandations, que le ministre s'est engagé à annoncer prochainement lors d'une conférence de presse. Sans s'étaler sur les décisions prises lors de l'étude des propositions soumises aux conférences régionales les 21 et 22 de ce mois, le ministre s'est contenté d'affirmer que 90% des revendications pédagogiques des étudiants protestataires sont prises en charge. Mis à part le maintien du système classique jusqu'à son extinction et l'ouverture des postes pour le magister et le master, le ministre n'a donné aucune autre précision sur le consensus auquel sont parvenues les parties en concertation. «Le ministère a répondu favorablement à la demande des étudiants pour l'abrogation du décret présidentiel 10- 315», a souligné le ministre, tenant à rappeler aux protestataires qu'aucun texte de loi régissant les diplômes universitaires n'a été modifié. « La rumeur nous a fait beaucoup de mal », a regretté le ministre, allusion faite aux déclarations des contestataires, selon lesquelles le département de Haraoubia aurait modifié certains textes de loi au profit des promus du système LMD mais au détriment de ceux du système classique. Il cite entre autres, le cas des ingénieurs d'Etat, classés auparavant (conformément à l'ancien statut) à la catégorie 16. La grille indiciaire des traitements des fonctionnaires de la fonction publique, en vigueur depuis le 1er janvier 2008, les a positionnés à la catégorie 13. « Revoir à la baisse une catégorie n'entraîne pas automatique la baisse du salaire ». C'est par ces propos que le ministre tente de lever toute équivoque. Les ingénieurs d'Etat du système classique sont convaincus que leur diplôme a été relégué à une catégorie inférieure. «Nul ne peut tolérer une telle situation», a souligné le ministre, estimant qu'il y a une nomenclature des diplômes délivrés par le département de l'Enseignement supérieur. La création d'un diplôme universitaire est loin d'être une simple décision. C'est un processus qui comprend plusieurs étapes couronnant un complexe et long cursus de formation universitaire. Chaque spécialité s'inscrit dans ce schéma qui répond aux besoins de la société, de nature académique ou professionnelle. Le premier responsable du secteur a tenu à souligner que tous les diplômes délivrés par son département sont des diplômes nationaux, ne nécessitant aucune équivalence. Le ministre pointe du doigt les contestataires qui revendiquent l'équivalence entre les diplômes des deux cycles de formation (classique et LMD). «On établit une équivalence par rapport à un diplôme étranger. De ce fait, les rumeurs colportées sur les diplômes sont infondées », a attesté le ministre, estimant que les étudiants doivent prendre connaissance de tous les textes de lois, sachant que tous les diplômes, qu'ils soient du système classique ou du LMD, reposent sur un fondement juridique : ils sont créés par décret et organisés par des arrêtés ministériels.