Le département de Rachid Harraoubia vient d'instruire les différents chefs d'établissement d'enseignement supérieur à procéder “à l'exécution des recommandations de la Conférence nationale tenue le 17 février dernier” par le lancement, le 27 février prochain, des débats autour des textes réglementaires liés au LMD. Cette conférence à laquelle ont assisté des chefs d'établissement universitaire, vice-recteurs et sous-directeurs chargés des enseignements pour débattre de la situation de crise qui secouait les grandes écoles et certaines universités à la suite des modifications du décret présidentiel du 13 décembre 2011. Craignant d'envenimer davantage la situation, la rencontre présidée par le ministre s'est achevée par l'adoption des revendications des milliers d'étudiants. “La Conférence nationale recommande l'abrogation des modifications apportées par le décret n°10-315 du 13 décembre 2010, et inscrit comme action prioritaire l'élaboration des textes réglementaires du LMD”, indiquait le communiqué du département de Rachid Harraoubia. Et d'insister sur la mise en œuvre de ces recommandations dans un court délai. En abrogeant quatre jours après le décret contesté, Bouteflika a en outre “ordonné au gouvernement d'apporter tout son soutien au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'élaboration rapide des textes relatifs aux correspondances entre l'ancien système d'enseignement universitaire et le nouveau système LMD”. Ceci en insistant longuement sur “le dialogue permanent qui devrait accompagner la mise en place graduelle d'une réforme aussi importante et vitale que celle concernant le système national de formation et d'enseignement universitaire”. Les instructions du chef de l'Etat ont été suivies à la lettre. Le lendemain du Conseil des ministres, soit le 23 février, une note a été adressée aux chefs d'établissement du supérieur en vue d'exécuter les recommandations de la Conférence nationale notamment l'élaboration des textes devant régir les correspondances entre le système classique et le LMD, révèlent des sources universitaires. Il leur est demandé d'organiser des débats avec la participation de l'ensemble des acteurs de la communauté universitaire et de veiller scrupuleusement au respect des échéanciers fixées par la tutelle. Cette dernière a été jusqu'à élaborer une fiche technique que les universités et facultés devront respecter à la lettre. Conformément à cette fiche dont nous détenons une copie, le coup d'envoi des débats est programmé pour le 27 février prochain. Ces débats doivent se dérouler sur trois phases principales. La première phase devra se dérouler entre le 27 février et le 3 mars au niveau des départements. Les chefs de département, leurs adjoints, présidents et membres du comité scientifique ainsi que des représentants des enseignants et des étudiants sont appelés à élaborer un rapport portant propositions de passerelles entre les deux systèmes et les propositions de correspondances entre les diplômes des deux systèmes. La deuxième phase aura lieu entre le 6 et le 10 mars et sera animée par les premiers responsables des facultés, instituts et écoles ainsi que des représentants des étudiants, des enseignants et du conseil scientifique. Ces membres évalueront le rapport des départements et le leur, qui sera étudié par les participants à la troisième phase qui aura lieu entre le 13 et 17 mars au niveau de l'université ou du centre universitaire. Le Conseil de l'université élargi au conseil scientifique, représentants d'enseignants et d'étudiants procéderont également à l'élaboration de leur rapport de synthèse. À partir du 20 mars, les rapports des différents établissements seront examinés par la conférence régionale composée de chefs d'établissement, vice-recteurs chargés de la pédagogie, et ceux chargés de la postgraduation. Les conférences régionales devront avoir lieu afin de proposer le rapport de synthèse portant les passerelles et les correspondances entre les deux systèmes ainsi que les textes de loi qui seront soumis pour enrichissement, le 27 mars à la Conférence nationale qui adoptera les textes réglementaires. Autrement dit, les problèmes liés au système LMD devront être tranchés d'ici le 27 mars prochain. Attendons pour voir si les textes répondent aux attentes de l'ensemble des étudiants, ou s'ils les pousseront à rééditer l'épisode du décret 10-315 ?